Dimanche 24 octobre 2010 à 11:24

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Quand j'ai découvert l'offre de cette nouvelle édition de Ciné Trafic, j'ai d'abord constaté qu'elle était particulièrement riche mais également que, parmi ces titres prometteurs, certains se démarquaient malgré tout à mes yeux. Hatchi en faisait indéniablement partie. J'avais déjà lu quelques avis, tous positifs, et ma sensibilité à la cause animale a fait le reste... C'est donc avec beaucoup de bonheur que j'ai découvert que ce film m'avait été attribué. 






 Pour Parker, professeur de musique à l'université, l'arrivée du chien Hatchi dans la
famille fut un heureux événement. L'animal prit sa place auprès de chacun, mais
c'est avec Parker qu'il passait le plus de temps.

Chaque matin, le chien accompagnait son maître à la gare où il prenait son train,
et chaque soir, l'animal venait l'y attendre.

Cet attendrissant rituel rythmait la vie de tous ceux qui en étaient témoins... jusqu'au
jour tragique où Parker ne revint pas. Hatchi continua à l'attendre. Il l'attendit
chaque jour, jusqu'à la fin.

À force de fidélité et de patience, l'animal devint non seulement une
légende, mais il bouleversa tous ceux qui connurent son histoire.


Hatchi, de Lasse Hallström
Année : 2009    Pays : Etats-Unis, ...
Avec : Richard Gere, Sarah Roemer...
Genre : Drame, Famille
Titre original : Hachiko: A Dog's Story
Distributeur : Metropolitan FilmExport

 



Certains déploreront peut-être mon manque d'originalité, car mon bilan ne fera que rejoindre des centaines d'autres déjà en ligne : Hatchi est un film magnifique. Cette histoire d'amitié hors du commun m'a touchée au-delà des mots. On pourrait penser que ce thème a déjà été abordé de nombreuses fois (voyez la liste intitulée Un homme et son chien sur Cinetrafic), avec l'avalanche de miévrerie qui accompagne bien souvent les films sur les animaux, mais c'est précisément le traitement réservé au récit qui m'a plu. 
 
 
Loin de tomber dans les clichés habituels, ce film se distingue par une grande sobriété. Hatchi ne pleure ni ne grogne en permanence, il se fait comprendre par le regard et ses silences apportent une authenticité qu'Hollywood perd trop souvent de vue à mon sens. De son côté, Richard Gere campe un maître improvisé particulièrement convaincant : la magie de la rencontre avec Hatchi opère, et on ressent immédiatement son attachement envers l'animal. Une fois de plus, la simplicité est de mise et nous n'assistons jamais à de grandes déclarations, ni à de théâtrales manifestations de son amour envers Hatchi. La mise en scène valorise les anecdotes du quotidien, les jolis instants qu'on n'oublie pas.

 
image de Hatchi
 

Le scénario ne présente pas de rebondissements particuliers, et la trame narrative tient en quelques lignes. Pourtant, j'ai réellement été embarquée au point de ne ressentir aucune longueur. Je pense que la bande originale joue un rôle important, à cet égard. Les mélodies au piano (clin d'oeil à la profession du professeur), simples et belles, contribuent harmonieusement à l'atmosphère de l'ensemble. 

 
Je ne jouerais pas les dures,hors de question, donc, de vous mentir : oui, ce film m'a fait verser des torrents de larmes. Cette retenue dans la mise en scène et le fait, bien sûr, qu'il s'agisse d'une histoire vécue ont eu raison de moi. Cela ne m'empêche pourtant en rien de vous recommander mille fois Hatchi. Toutes ses qualités en font un film idéal pour les fêtes de fin d'année : à regarder en famille... avec son chien sur les genoux ! 


 
 
 
Merci CinéTrafic pour ce cadeau !


Samedi 23 octobre 2010 à 10:18

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Je crois être une lectrice chanceuse, car figurez-vous que je ne tombe jamais (ou presque) sur un livre détestable ! Il faut dire que j'ai des goûts assez précis, je connais les sujets qui vont m'intéresser, ma marge de risque est donc relativement restreinte.

Pourtant, il y a un an ou deux, j'ai débuté un roman qui m'a tout sauf convaincue. Après une soixantaine de pages, je suis même tombée à cours de raisons de poursuivre cette lecture : il s'agissait de 44 Scotland Street, d'Alexander McCall Smith




J'avais été attirée par la couverture, et le résumé qui paraissait plutôt pas mal... Résultat? Un récit qui ne démarre pas, un style anonyme, bref j'en retiens un sentiment d'ennui mortel ! Et il y a tellement, tellement de livres qui en valent la peine que j'ai décidé d'arrêter le massacre, ce qui est loin d'être dans mes habitudes !

Je me demande qui peut bien encenser cet auteur... Si vous appréciez sa plume, je serais curieuse de savoir pourquoi !

Mercredi 20 octobre 2010 à 18:45

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J'ai acheté La rebelle d'occasion, en pensant, après avoir lu la quatrième de couverture, qu'il paraissait plutôt sympathique... J'ai eu la formidable surprise de découvrir, dès les premières lignes, un roman plus que réussi, un immense coup de coeur au sens fort de l'expression !

 
 

Mattie Gokey, seize ans, a une passion : les mots. Depuis sa plus tendre enfance, elle les collectionne, écrit, encore et toujours, pour oublier la dure réalité d'une vie de labeur à la ferme.

Mais lorsqu'on ramène le corps d'une noyée à l'hôtel où elle travaille, les questions envahissent son esprit : qu'est-il arrivé à cette jeune femme qui ne demandait qu'à vivre ? La lecture de lettres déchirantes rédigées par la morte modifieront à jamais le destin de Mattie...



La première chose qui m'a plue à propos de ce roman est le style, fluide, sans lourdeurs, agréablement littéraire et contemporain. 


La construction du récit est également pensée avec beaucoup d'intelligence : chaque chapitre est intitulé en fonction du mot du jour (choisi dans le dictionnaire par notre narratrice), mais ce mot est découpé en syllabes et nous le lisons dès lors à la façon de Mattie, comme si nous déchiffrions ce terme nouveau. Par ailleurs, des "flash forward" interrompent les chapitres classiques, ce qui ne nuit pas au suspense. Au contraire, le lecteur se demande sans cesse de quelle façon Mattie va en arriver là, réponse que nous découvrons lorsque les deux cadres temporels se rejoignent. 


Plusieurs thématiques m'ont particulièrement interpellée. Tout d'abord, celle l'importance des mots : en effet, Mattie se rêve écrivain et ne quitte jamais son roman du moment. A seize ans, les classiques de la littérature et de la poésie américaines n'ont plus aucun secret pour elle, et inutile de vous préciser que ces références m'ont donné quelques idées pour remplir ma bibliothèque! Par ailleurs, les mots symbolisent la communication, le dialogue, l'échange. Mattie aspire à des conversations profondes, passionnées, ce qui est à des années lumière de sa vie de campagnarde et qu'elle ne connaît qu'avec son meilleur ami. Ce fil rouge est encore mis en évidence par l'intitulé des chapitres, déjà évoqué plus haut.


Mais le sujet qui m'a le plus touchée est celui de la condition féminine.
 Les personnages qui entourent la narratrice forment un tableau d'archétypes allant de la mère comblée à celle méprisée par toute la communauté, sans oublier la femme au foyer désespérée et la féministe incomprise, voire persécutée. Notre héroïne se trouve dès lors à la croisée des chemins, prise entre les attentes de la société, ses propres ambitions et désirs contradictoires. Cette réflexion s'ancre dans un début du XXe siècle encore largement mysogine, mais il me semble que cette réflexion est malheureusement loin d'être hors de propos cent ans plus tard. 


En conclusion, que vous soyez amoureux des livres qui parlent de livres, passionné par l'histoire des femmes, ou simplement intéressé par un vrai bon roman, je ne peux que vous recommander La rebelle ! 
 

Lundi 18 octobre 2010 à 20:08

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Mon classique favori, hormis Jane Eyre et quelques autres romans sur lesquels je reviendrai au long de ce tag, est indéniablement Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand. 

Cette pièce me laisse un souvenir marquant, car c'est probablement le premier classique que j'ai lu de ma propre initiative, à quinze ou seize ans, après avoir vu l'adaptation cinématographique au cours de français. 

Je suis toujours aussi touchée par ce personnage d'amoureux si réservé en temps normal mais tellement passionné une fois qu'il prend la plume. A chaque relecture, je tombe à nouveau amoureuse et immanquablement mon coeur se brise lors des dernières pages... 



 
Vous souvient-il du soir où Christian vous parla

Sous le balcon ? Et bien ! toute ma vie est là :

Pendant que je restais en bas, dans l'ombre noire,

D' autres montaient cueillir le baiser de la gloire !

C'est justice, et j'approuve au seuil de mon tombeau :

Molière a du génie et Christian était beau ! 

 

Dimanche 17 octobre 2010 à 17:04

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Avant de commencer ce compte-rendu de lecture, je vous confesse qu'il s'agit de ma première note sur un recueil poétique. Je suis donc novice, pourtant je pense avoir compris, et surtout ressenti, beaucoup de thématiques abordées par l'auteur.  



La première chose qui m'a interpellée en ouvrant Les oies ne peuvent pas nous dire, c'est la mise en page : le texte occupe à peine quelques lignes, le vide prend le dessus. Les mots, les lettres même sont espacés. On devine au premier regard que la poésie de Mireille Gagné ne se perdra pas en fioritures superflues, que chaque mot aura un sens, une résonnance particulière. 


J'ai également apprécié la construction du livre, qui se dévoile en quatre parties évoquant chaque saison du calendrier. Ce choix n'a rien d'anodin, puisqu'il évoque l'idée de la vie comme un cycle, sujet central de ce recueil. En effet, l'auteur croit que l'être humain, à l'image des oies du titre, observe une migration perpétuelle qui le ramène toujours à ses origines. 
 

Dès lors, l'enfance de Mireille Gagné occupe une place de choix. Le recueil s'ouvre d'ailleurs sur la naissance de cette dernière, venue au monde brutale, qui annonce la complexité de la relation mère-fille. 


" Je n'arrive pas doucement 
cramponnée à l'hiver
ronge ma mère
ses battures
grimpée dans ses champs
je la sens qui se contracte
sous le contact des doigts "
 
 
La mère est associée à l'image de la mer, du fleuve, source de vie mais qui peut également se glacer. Le père est quant à lui rapproché de l'île, du repère au milieu de l'océan (re-père), mais également d'une figure de chasseur, protecteur et nourricier. 


Ce rattachement à l'enfance doit pourtant être dépassé, et c'est ainsi que l'été apporte une rupture nécessaire. L'automne se révèle plus mélancolique encore, saison de la chute des feuilles, du dénudement, de la perte. 


" Les pantalons trop lourds pour mon âme
je m'écrase sur le sol
la terre tremble
des débris d'enfance sous les ongles
en vain
je cherche par quel bout me prendre par la main"


L'hiver clot le livre. Pourtant, ce dernier révèle un ultime chapitre, celui de l'éternité. Je le vois comme l'au-delà, ou le cycle du souvenir.


" Je coupe les fils qui retiennent l'aube
plonge dans l'eau
de glace et de phares
rejoins l'île
mon père
ma mère
cette terre qui m'a conçue
avec un coeur d'or et de jonc"



En abordant sa vie, par des mots simples mais choisis, Mireille Gagné soulève des questions existentielles et touche au domaine de l'universel. Les oies ne peuvent pas nous dire est donc un recueil contemporain, sobre et beau, dont le langage sans détour m'a touchée. 
 


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