Mardi 9 novembre 2010 à 9:12

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Nouvel article, nouveau partenariat Blog-o-Book... et nouvelle évasion loin de mes sentiers battus, puisque je vous présente aujourd'hui un roman étiqueté comme thriller politique! Ce choix s'inscrit dans ma récente volonté de diversifier ma bibliothèque, je vous invite donc à prendre en considération que mon article est celui d'une néophyte absolue. La question est la suivante : Bloody Valeria m'aura-t-il rendu accro aux complots des hautes sphères et autres jeux de pouvoir ? 



Quand votre usine ferme ses portes du jour au lendemain, sans raison apparente, et que votre frère reprend contact avec vous après deux ans de silence pour vous annoncer que sa femme et sa fille viennent d’être kidnappées, vous pouvez vous dire que les choses ne tournent plus vraiment rond.

Mais quand vous découvrez un lien entre ces deux événements a priori totalement étrangers, vous comprenez qu’il ne s’agit là ni du hasard ni même de la malchance.

Vous pouvez croiser les doigts et espérer que tout va bien se passer. Vous pouvez, mais au fond, vous savez qu’il est sans doute déjà trop tard et que plus rien ne pourra éviter le pire.


 
La première chose que j'ai appréciée en débutant ma lecture, c'est la couverture. En observant de près l'image proposée par l'éditeur, on découvre d'emblée plusieurs éléments phares du roman : derrière le filtre rouge sang, on retrouve la capitale française, une partition musicale, une seringue et surtout une jeune femme séduisante que l'on devine être la Valéria du titre. Ces indices forment autant d'ingrédients majeurs du récit, que je n'expliciterai pas davantage afin de ne pas vous livrer l'intrigue en un demi paragraphe.


Car, en effet, celle-ci est mince et, si cette clarté présente l'avantage de ne pas égarer la novice du genre que je suis, elle m'a néanmoins déçue. J'ai peut-être la tête truffée de stéréotypes, mais une chose est sûre : quand on me parle de thriller politique, je m'attends à de l'action, des rebondissements en séries, un réseau complexe dont l'organisation ne s'éclaircit pas avant les toutes dernières pages... Je pensais refermer Bloody Valeria avec des questions toujours en suspens, auxquelles une réponse ne serait apportée qu'en replaçant mentalement et une à une toutes les pièces du puzzle...  La simplicité et l'aspect prévisible du complot m'ont donc quelque peu laissée sur ma faim. 





Autre point qui me laisse dubitative : le style très imagé de l'auteur. Mon avis balance sans cesse car, d'une part, je ne peux m'empêcher de trouver ses comparaisons réussies, efficaces, mais d'autre part, leur omniprésence m'a rapidement paru indigeste ! J'ai également trouvé le narrateur un peu trop amer voire brutal dans ses propos, tout en admettant que cela cadre parfaitement avec sa personnalité.


Il est vrai que je ne suis pas parvenue à m'attacher au personnage principal. J'ai certes compris son cheminement personnel, mais ses interminables beuveries et ses monologues plus que pathétiques alourdissaient encore l'atmosphère, déjà tout sauf rose sans cette surenchère alcoolisée. Valéria, de son côté, est un personnage intéressant, nuancé, touchant. Son apparence physique, proprement irrésistible, ne masque qu'à moitié sa grande fragilité, liée à son déracinement et au piège qui se referme chaque jour davantage sur elle.


J'ai également apprécié l'alternance des points de vue, puisque l'on se place (selon les chapitres) du côté de Nathan (le frère du narrateur) et de Valéria, mais également d'autres personnages secondaires dont le regard apporte un ancrage plus concret à l'intrigue. Grâce à cela, on obtient un panorama très complet des divers intervenants, qu'ils soient bourreaux ou victimes. 



En conclusion, je conseillerais Bloody Valéria aux apprentis lecteurs de thrillers politiques. Je pense que sa brièveté (à peine plus de 200 pages), sa clarté et sa galerie de personnages plutôt convaincants en font une bonne introduction au genre. Je crains, par contre, que les lecteurs plus confirmés n'en attendent un peu trop !

 

Jeudi 5 août 2010 à 9:49

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Certaines tragédies sont inacceptables. Depuis qu'Alyssa, douze ans, s'est volatilisée dans les rues d'une petite ville de Caroline-du-Nord, son père est parti, accablé de chagrin, et sa mère est tombée sous la coupe d'une brute épaisse. Mais deux personnes espèrent toujours la retrouver vivante. Johnny, son frère jumeau, qui espionne sans relâche les pervers sexuels, et l'inspecteur Clyde Hunt, pour qui cette affaire est devenue une croisade personnelle... Lorsqu'une deuxième adolescente disparaît, Johnny, persuadé que les deux cas sont liés, est plus déterminé que jamais. Un thriller oppressant et haletant qui nous parle des secrets qui tuent, et de la beauté sublime de l'innocence.


L'enfant perdu est un livre que j'avais hâte de découvrir : résumé attractif, critiques élogieuses, succès aux USA... J'étais impatiente de terminer Nouvelles histoires du Wyoming afin de pouvoir me plonger dans ces 500 pages prometteuses.

Autant vous le dire tout de suite, mon commentaire sera marqué par une certaine déception. On m'avait promis un "chef d'oeuvre" et j'en attendais dès lors beaucoup, alors que dès la première page, ce sont les défauts qui m'ont sauté aux yeux...


Avant toute chose, ce qui m'a dérangée, c'est le style de l'auteur. C'est peut-être personnel, mais j'ai trouvé ses descriptions lourdes, pleines d'emphases inutiles, bourrées d'images franchement maladroites du style "le ciel se tord"... Quitte à être complètement honnête, je vous avoue que je les ai très rapidement zappées au profit des dialogues qui ont au moins le mérite d'aller à l'essentiel.

Par ailleurs, j'ai trouvé le personnage de Hunt un peu caricatural, bien que pas totalement raté. Il incarne le flic passionné (ça tombe bien), qui pense à ses enquêtes nuit et jour et délaisse sa famille malgré lui... Déjà vu, mais heureusement plutôt attachant. 

J'ai par contre apprécié Johnny, le héros de l'histoire. Ses recherches sur les religions anciennes, sa façon de mener l'enquête et de flirter sans cesse avec le danger le plus extrême m'ont interpellée. J'ai également trouvé sa relation amicale avec Jack intéressante, même si ce dernier personnage m'a paru exagérément accablé par le destin.

Je dois reconnaître deux réelles qualités à l'intrigue : quand le récit s'accélère, je ne parvenais plus à en décrocher et j'ai été agréablement surprise par le dénouement inattendu. 


En conclusion, L'enfant perdu est un roman policier honnête, accrocheur, même si j'ai regretté un manque de nuance dans les passages décrits ainsi que dans la construction des personnages. 



 

Mille mercis à Blog-o-Book et aux Editions
Jean-Claude Lattès pour ce partenariat !



Vendredi 25 juin 2010 à 9:07

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La séance
est le troisième roman que j'ai l'honneur de lire grâce à Blog-o-Book... Et c'est également le premier partenariat qui résulte d'un authentique coup de foudre !

 

En effet, je ne vois aucune autre expression capable de traduire ce que j'ai ressenti en découvrant cette couverture absolument divine et, surtout, ce résumé particulièrement captivant... 


Dès lors, quand j'ai retrouvé mon pseudonyme dans la liste des attributions, j'ai littéralement bondi de joie... Mais est-ce que La séance a été à la hauteur de mes attentes, il faut bien le dire, démesurées ? 


Angleterre, fin de l’ère victorienne. Constance Langton reçoit la visite d’un avocat, John Montague. Celui-ci lui annonce qu’elle vient d’hériter d’un manoir de famille dans le Suffolk, Wraxford Hall, et lui conseille de vendre la propriété sans perdre une seconde. Wraxford Hall jouit en effet d’une sinistre réputation : ses précédents propriétaires y sont morts dans d’étranges circonstances et une jeune femme, Eleanor Unwin, y a mystérieusement disparu avec sa fille. Quels terribles secrets renferment Wraxfod Hall ? Au fil du journal intime d’Eleanor et des recherches de Constance, deux femmes dont le désir d’indépendance dénote en pleine époque victorienne, se lèvent peu à peu les mystères qui entourent l’étrange demeure. Pièges machiavéliques et coups de théâtre en cascade, terreurs intimes, étranges obsessions et secrètes inconvenances, tout est réuni pour faire de cet hommage très moderne au roman gothique et victorien un chef-d’œuvre du genre.

 

Quitte à me répéter, je débuterai le coeur de ce compte-rendu par le premier point positif que l'on découvre en abordant cette lecture : le graphisme raffiné, superbe, qui nous immerge instantanément dans une atmosphère victorienne et gothique. En plus de la couverture, les pages de titre sont également ornées et j'ai apprécié ce souci du détail et cette esthétique réellement soignée. 


Une fois ces premières pages passées, je me suis plongée dans le roman... et je ne parvenais tout simplement plus à le redéposer ! L'atmosphère décrite par l'auteur est obscure et fascinante. On navigue sans cesse entre surnaturel et rationnel, ne sachant jamais de quel côté la balance va pencher, ni même si l'auteur finira ou non par trancher. 

 

 


Les thématiques abordées m'ont particulièrement interpellée, d'autant qu'elles m'intriguent et me passionnent depuis fort longtemps : les sociétés spirites, avant tout, mais également l'alchimie, l'inspiration et la création artistique, ou encore l'hypnose. La deuxième moitié du XIXe siècle est une période très intéressante à cet égard, les avancées de la science coexistant avec un retour en force de croyances ancestrales, et j'ai trouvé que les composantes de cet univers étaient extrêmement bien retranscrites par John Harwood. 


Enfin, une dernière qualité de ce roman est sans conteste sa construction : l'organisation en cinq parties distinctes, mettant en vedette trois narrateurs différents, offre au lecteur l'opportunité de lever progressivement le voile sur les mystères du manoir Wraxford. Les éléments de réponse sont habilement intégrés, ce qui n'empêche pas les dernières pages d'être haletantes et riches en surprises !



En conclusion, je recommande très vivement La séance aux amateurs ...

- de romans gothiques contemporains
- de l'atmosphère du XIXe siècle et de l'Angleterre victorienne
- d'histoires captivantes, comme Le treizième conte de Diane Setterfield



Mille mercis à Blog-o-Book et aux éditions Le Cherche-Midi
pour ce roman riche et fascinant !

Vendredi 11 juin 2010 à 19:11

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Papier Machine est le second roman que je reçois grâce à la formidable plateforme Blog-O-Book, et une fois de plus, la magie a opéré ! Ce livre, qui ne dépasse pas les 200 pages, m'a véritablement captivée.


Elle doit apprendre à sa fille la mort de son père, dont elle est séparée depuis des années. 
Si lui a disparu, son emprise sur elle n’en est que plus forte. Ce qu’ils ont vécu, leur histoire,
elle va l’écrire. Elle transformera cet homme en personnage de papier pour reprendre le
contrôle.

En accouchant de sa propre histoire, la narratrice explore la question de l’écriture
et la nécessité de composerà la fois avec son art et sa vie.



Le premier atout de Papier Machine est sa narratrice, infirmière malgré elle, écrivain de coeur, que j'ai trouvée particulièrement attachante. Elle met tout en oeuvre pour combiner ses différentes missions quotidiennes : à la fois épouse, maman, amie, employée, créatrice, et femme à part entière, sa recherche d'équilibre, on s'en doute, s'avère tout sauf évidente.


J'ai été touchée par son histoire d'amour avec Antoine, un personnage ambigü des plus fascinants : d'humeur changeante, il passe sans transition de l'enthousiasme débordant à la noirceur la plus totale. En tant qu'écrivain sujet à l'angoisse de la page blanche, il ne parvient pas à assumer les succès littéraires de son épouse et entre dans un processus de destruction, seule échappatoire à son mal-être... Comme le dit l'auteur sur son blog (renseigné en fin d'article), ce qui les avait réuni finira donc par les séparer à tout jamais.


Le livre débute alors que notre héroïne, depuis divorcée, doit annoncer à sa fille adolescente le décès de son père. Lors de l'enterrement, la narratrice découvre la vie secrète d'Antoine, et s'en suit une construction narrative suprenante mais toujours compréhensible, qui retrace leur rencontre, leurs moments heureux et ceux moins heureux des derniers mois de leur union... 
 



La thématique de l'écriture, salvatrice pour l'héroïne, dévastatrice pour son compagnon, avec tous les risques qu'elle comporte, m'a beaucoup intéressée. Je n'ai pas pu m'empêcher de m'interroger sur la part autobiographique de ce roman, surtout lorsque l'on prend en considération les similitudes entre le parcours de l'auteur et celui de son personnage.  


Mon seul regret tient dans la fin de l'ouvrage: sans rien vous en révéler, je dirais simplement que j'aurais aimé rejoindre le moment de départ du flash back (alors que Tali a une quinzaine d'années), afin de pouvoir véritablement boucler la boucle. Sans que cela n'entache les nombreuses qualités du roman, je dois tout de même avouer que je suis restée sur ma faim !



En conclusion, je recommande ce livre aux amateurs ...

-  de livres sur les livres
-  de romans français contemporains
-  de Joanne Harris et de Chocolat (pour la beauté de la relation mère-fille que l'on retrouve ici)


 

 

Mille mercis à Blog-o-Book et aux éditions Héloïse d'Ormesson pour
cette découverte littéraire !

Vous trouverez le blog de Corinne Roche en cliquant 
ici !

 

 

Dimanche 6 juin 2010 à 15:22

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Depuis quelques mois, je m'aperçois que je m'intéresse de plus en plus au genre de la nouvelle. Il y a encore quelque temps, alors que j'étais une lectrice moins assidue, j'évitais ces récits courts, souvent étranges, qui me laissaient la tête pleine de questions et d'incompréhensions. 

J'ai redécouvert cette forme grâce à mon auteur préféré, J.D. Salinger, et ses merveilleuses Nine Stories. Depuis, je me suis plongée dans les nouvelles de Fitzgerald, et j'ai donc été ravie d'apprendre que Blog-o-Book m'avait choisie pour lire et commenter le recueil Une vraie lune de miel de l'auteur américain Kevin Canty.  
 

Un mariage fait quelques dépités parmi les invités… Sur une route du Texas, un couple au bord de la rupture fait une étrange rencontre… Un homme découvre la terrible solitude de son voisin… L’apparente convivialité et la proximité d’un groupe d’amis ne suffisent pas à masquer certaines réalités… Un homme met sa vie en danger après un malentendu… Deux frères vivent un été qui les marquera à jamais…. Une jeune femme, qui vient de perdre ses parents, rencontre un curieux couple de jeunes marginaux…

En treize nouvelles, Kevin Canty aborde des sujets qui lui sont chers avec une force remarquable et une certaine noirceur. Dans des situations d’apparence ordinaire, il parvient à faire ressortir la part d’étrangeté propre à chaque existence. Inquiétantes, baroques ou grotesques, ces nouvelles sont une formidable exploration des relations humaines saisies dans toute leur complexité.



Kevin Canty m'a instantanément embarquée grâce à son style à la fois moderne, vif, et sans concessions. Les divers protagonistes sont aussi vrais que fascinants, leurs émotions sont habilement retranscrites et deviennent dès lors communicatives pour le lecteur.

 
Le ton est doux-amer : l'auteur semble avoir un penchant pour les personnages de paumés qui font face à des situations déchirantes, mais il choisit de les aborder avec subtilité et tendresse. 


Un autre point que j'ai apprécié est l'inscription des différentes histoires dans le terroir U.S. La description des paysages, des habitations, des bars m'a donné l'impression d'avoir effectué un road-trip à travers le continent nord-américain et de partir à la rencontre de personnalités écorchées, à la façon de Norah Jones dans My Blueberry Nights. Au-delà d'une multitude d'histoires éclatées, j'ai ressenti une vraie unité au sein de ce recueil grâce à l'atmosphère que l'auteur y crée.


Les thèmes abordés se concentrent autour des relations hommes-femmes, mais s'élargissent également - au fil des nouvelles - aux questions de la famille, de l'amitié, du deuil, de la différence. J'ai été touchée par l'opportunité de rencontrer ces personnages à un moment clé de leur existence, ce qui est rendu possible par la brièveté de la nouvelle : celle-ci impose en effet un cadrage serré et donc une intensité émotionnelle supérieure aux textes plus longs. 



En conclusion, je recommande vivement cet ouvrage aux amateurs de ... 

- nouvelles

- littérature américaine

-  découvertes

-  récits humains, sincères, touchants. 

 
 

Merci mille fois à Blog-o-book et aux éditions
Albin Michel pour cette lecture plus qu'agréable !




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