Lundi 6 septembre 2010 à 8:08

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Daisy, jeune new-yorkaise de quinze ans, débarque au printemps chez des cousins qu'elle n'a jamais rencontrés et qui vivent dans la campagne anglaise. Elle y découvre un univers bien différent de Big Apple, rythmé par les travaux de la ferme, les escapades à la rivière et marqué par des liens fraternels qu'elle ignorait jusqu'alors.

Mais ce monde idyllique est bouleversé lorsqu'un attentat de grande ampleur sème la panique à Londres. La tante de Daisy, immobilisée à l'autre bout du continent, ne peut pas rentrer à la maison et les cousins vont devoir s'organiser dans un climat de guerre incertain et inquiétant.




Au moment où je vous écris, cela fait une nuit que j'ai terminé ce roman et j'en ai déjà ouvert un autre, pourtant, j'ai toujours l'impression d'appartenir à l'univers dépeint par l'auteur. Je ne sais pas ce que cela signifie pour vous, mais à mes yeux, c'est la preuve imparable d'un livre sacrément réussi !



Ce qui participe à cette dimension immersive est sans conteste le décor planté par Meg Rosoff. C'est un élément dont je parle somme toute assez peu dans mes notes de lecture, mais dans ce cas précis, il s'impose de lui-même. D'une part, la description de la campagne anglaise, de ses fleurs, ses arbres, ses parfums, ses couleurs, m'a envoûtée. Sans lourdeur, l'auteur nous offre une réelle évasion au coeur d'une nature foisonnante et féerique. 


Dans un second temps, c'est l'atmosphère générale qui m'a interpellée, puisque l'histoire est contemporaine (l'héroïne a un téléphone portable, elle envoie des e-mails...) mais se déroule en temps de guerre. Cette situation politique atteint d'autant plus le lecteur qu'elle est vue à travers les yeux d'une adolescente venue d'un autre pays et qui ne comprend pas les tenants et les aboutissants du conflit. Comme Daisy, on se sent dès lors pris au piège et on se méfie de tout et de tous.



J'ai beaucoup apprécié le style de l'auteur, la façon dont s'exprime la narratrice : avec son langage imagé, ses jeux sur les mots et autres appartés, elle apporte une certaine légèreté au récit. Nous lisons ses moindres pensées, ce qui la rend proche et attachante. Hormis Daisy, je suis également tombée amoureuse de chacun de ses cousins : Ogbert, l'aîné et le plus discret, mais aussi et surtout l'énigmatique Edmond, le sensible Isaac et l'adorable Piper.



L'histoire n'est pas bien longue, à peine plus de 200 pages, mais j'y ai trouvé une densité narrative et émotionnelle rare. Je ne peux dès lors que conseiller How I live now (Maintenant c'est ma vie, en français), un roman qui ne laissera ni les lecteurs adolescents, ni les lecteurs adultes indifférents. 

 

 





 

Vendredi 3 septembre 2010 à 13:13

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Bien qu'ayant quitté l'adolescence depuis quelques années déjà, je suis restée attachée à la littérature de jeunesse. Au contraire de ceux qui la dénigrent, je pense qu'il faut réunir de nombreuses qualités afin de parvenir à captiver un lectorat aussi exigeant et impitoyable, et je m'amuse toujours beaucoup quand je me replonge dans l'univers des plus de quatorze ans le temps de quelques centaines de pages ! 


C'est pourquoi j'ai immédiatement accepté l'offre des Editions Plon lorsqu'elles m'ont offert de découvrir Lycée Out, le second roman de Claire Loup, en avant-première absolue ! Il faut dire que le résumé en est particulièrement attractif...




Que faire quand on a un petit ami qui a le mauvais goût de vous quitter en expédiant une carte postale sans même la glisser dans une enveloppe ? Pleurer ? Ce n'est pas le genre d'Emma. Se venger,sûrement, d'autant qu'il est davantage question d'amour-propre que de grands sentiments.

Et la vengeance d'Emma est somptueuse, imaginative, inattendue.

L'amoureuse délaissée devient une redoutable combattante,une « Napoléonienne de l'amour », comme elle se surnomme elle-même.Le seul détail que la brillante stratège a négligé, c'est qu'elle attirerait l'attention d'un garçon inconnu qui lui donnerait la réplique en se dissimulant sous le pseudo de Don Juan.





Comme vous vous en doutez, nous sommes loin de l'héroïne stéréotypée, naïve et boutonneuse. Emma est atypique, pleine d'esprit, elle réagit au quart de tour et a un avis sur tout ! Benjamin (alias Don Juan), de son côté, est un garçon plutôt instable, en manque de repères, qui s'éloigne autant de l'école que de sa famille.


J'ai apprécié l'aspect imparfait des deux protagonistes, mais plus que tout, le fait que leurs petits défauts ne donnent pas lieu à un final moralisateur. Si Emma et Benjamin fonctionnent comme des modèles, c'est uniquement sous forme d'une invitation à rester soi-même et à poursuivre sa voie en demeurant fidèle à ses aspirations personnelles. Ainsi, la Napoléonienne de l'amour refuse de se compromettre en publiant des articles démagogiques, alors que Don Juan réfléchit à un avenir professionnel qui n'inclut pas nécessairement la case études supérieures. 

 



On ressent vraiment à la lecture de ce roman que Claire Loup se place en amie de ses lecteurs plutôt que dans une quelconque posture parentale, et le récit semble dès lors délivré sur le ton de la confidence et non de la leçon à retenir.


Par ailleurs, j'ai apprécié le ton de Lycée Out, en particulier les anti-conseils d'Emma, pleins d'ironie et cyniques à souhait. Cet esprit m'a rappelé des films comme Mean Girls ou Easy A (sortie prévue début 2011) : destinés avant tout à un public jeune, ils parviennent malgré tout à retenir l'attention des adultes en raison de leur humour décapant et de l'intelligence de leur écriture. 



En conclusion, je recommande vivement Lycée Out, un bouquin malin et amusant, qui ne prend pas les adolescents pour des imbéciles juste bons à ingurgiter une énième histoire de vampires amoureux ! Une vraie bouffée d'oxygène, en vente depuis hier !


 

Je remercie Jennyfer Soulat pour ce cadeau et 
Claire Loup pour sa sympathique dédicace !




Lundi 23 août 2010 à 11:00

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Comme Camille, l'héroïne qui reçoit alors qu'elle ne s'y attendait pas des lettres particulièrement mystérieuses, j'ai eu la chance de voir arriver dans le courrier une grande enveloppe contenant ce livre encore introuvable en librairie. L'auteur souhaitait me le faire parvenir, ce qui ne m'arrive pas tous les jours, et c'est donc avec un a priori franchement positif que j'ai commencé cette lecture. Pourtant, l'enthousiasme que je vais tâcher d'insuffler à cet article n'a rien d'artificiel : en effet, j'ai sincèrement adoré ce roman !



Au milieu des mots de condoléances qu'elle reçoit à la mort de sa mère, Camille découvre une étrange lettre envoyée par un expéditeur inconnu.

Elle croit à une erreur mais, les semaines suivantes, une nouvelle lettre arrive, tissant le roman de deux amours impossibles, de quatre destins brisés.

Peu à peu, Camille comprend que cette correspondance recèle un terrible secret qui la concerne.

Machination diabolique sur fond de Seconde Guerre mondiale, ce roman mêle récit historique et suspens psyhologique dans un scénario implacable.




Il m'apparaît assez ardu de vous faire part de tout ce que j'ai aimé sans trop en dire quant à l'intrigue. Alors je vais rester en territoire sûr : la première chose qui m'a plue est la construction du roman. Celle qui apparaît d'emblée comme le personnage principal, Camille, se voit secondée par trois autres narrateurs dans des récits enchâssés réellement passionnants. En plus de la police qui est modifiée lors de ces interventions (qui prennent parfois largement le dessus sur l'histoire de Camille), on ressent une subtile nuance dans le style qui nous permet d'être véritablement immergés dans l'univers dépeint - celui des années 30 et 40. 


Ce dernier élément m'offre une transition toute trouvée vers la question de l'écriture d'Hélène Grémillon. J'ai apprécié son style, qui est à la fois épuré et imagé, brut et féminin. J'ai apprécié la façon dont elle joue sur les mots, sans lourdeur. 


Enfin, le plus important à mes yeux reste l'intrigue. Sans être à proprement parler révolutionnaire, la découverte des origines qu'entreprend Camille malgré elle est amenée progressivement, au compte-goutte, par l'intermédiaire des lettres de Louis. Mais une fois que le voile commence à se lever, je me suis retrouvée bien incapable de refermer le livre ! J'ai aimé découvrir les deux, ou plutôt les trois côtés de l'histoire, et j'ai apprécié que l'auteur ne cherche pas à trancher en favorisant une version plutôt qu'une autre, malgré leurs divergences évidentes.


 
En conclusion, Le confident est un premier roman prometteur, accrocheur et intelligent, qui se lit en quelques heures à peine ! Je vous recommande de vous ruer dessus dès sa sortie, le 26 août !


 
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Merci à Hélène Grémillon et à Jennyfer
 Soulat des Editions Plon pour ce cadeau !

 

Mercredi 28 juillet 2010 à 16:28

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En ce début de XVIIe siècle, les bûchers des procès en sorcellerie, les tentatives de régicide et les guerres de religion embrasent la France. Actrice, danseuse, acrobate, Juliette, dépositaire d'un trop lourd secret, doit dire adieu à la troupe avec laquelle elle a couru les routes du pays entier. Elle trouve alors refuge à l'abbaye de Sainte-Marie-de-la-Mer, en Vendée. Enceinte, elle y donnera naissance à la petite Fleur et, après avoir pris le voile, elle y deviendra également sœur Auguste. Mais réussit-on jamais à fuir son passé ?


L'été des saltimbanques est le premier livre que j'ai entamé à mon retour des Etats-Unis. Pour être précise, je l'ai ouvert durant le vol en espérant y trouver des personnages attachants, du dépaysement, ainsi qu'une lecture fluide et agréable. A dix mille mètres d'altitude, l'heure n'était pas aux romans obscurs ou exagérément complexes !

Même si je n'ai lu qu'une vingtaine de pages dans les airs, j'ai su immédiatement que ce livre était exactement ce qu'il me fallait alors. C'est donc avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé tous les ingrédients qui composent l'univers de Joanne Harris : vie nomade, liens du sang, magie, cuisine, sans oublier la sombre menace qui plâne sur le personnage principal.

J'ai beaucoup aimé la construction du récit qui, comme dans Chocolat, laisse à plusieurs reprises la parole à l'opposant de l'héroïne. Ses interventions se font plus nombreuses à mesure qu'il gagne du terrain et, à la fin du récit, l'alternance va en s'accélérant, ce qui donne aux dernières pages un rythme particulièrement haletant. Je les ai lues d'une traite. 

La narratrice principale, Juliette, porte la marque de Joanne Harris : prête à tout pour défendre les valeurs qui sont les siennes, elle refuse de se fondre dans la masse et érige en priorités absolues sa fille et leur liberté. 

Cependant, L'été des saltimbanques n'est pas une absurde transposition au XVIIe siècle de Chocolat. Ce qui fait sa force, c'est l'approche psychologique qu'apporte l'auteur à la construction des personnages. Souvent blessées par leur vie civile, les religieuses de Sainte-Marie-de-la-mer ont pour la plupart un passé chargé qui les prédispose aux réactions les plus extrêmes. L'arrivée de la nouvelle abbesse et de son confesseur fera d'ailleurs vaciller puis véritablement basculer l'équilibre de la communauté... Et quand l'hystérie se fait collective, les accusations de sorcellerie ne tardent pas à apparaître !

Seule la fin me pose encore question. Sans rien vous révéler, je dirais simplement que je suis incapable de décider si je l'ai aimée ou non. Elle est en tout cas à la hauteur de Juliette : aussi indomptable qu'imprévisible !

 

Lundi 5 juillet 2010 à 8:39

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Après deux tomes drôles et uniques en leur genre, c'est avec beaucoup d'excitation que j'ai ouvert le troisième volume des aventures de la famille de détectives privés Spellman. Ma question était cependant la suivante : La revanche des Spellman serait-elle à la hauteur de ses illustres prédécesseurs? 

 
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La détective privée Isabel Spellman est de retour sur le terrain, mais aussi sur le divan pour une thérapie sous contrôle judiciaire. Entre séances de psy et enquête difficile, elle doit aussi faire face aux « comportements suspects » des membres de sa famille : son frère David, qui revient blessé de ses prétendues vacances en Italie, ses parents qui manigancent leur retraite... Sans parler de sa voiture, qui semble se déplacer comme par magie pendant la nuit ! Pour corser le tout, Izzy est victime d'un maître chanteur, ce qui la pousse à soupçonner successivement chacun de ses proches.



Sans surprise, j'ai dévoré ce roman, qui s'avère dans l'heureuse lignée de Spellman et Associés et des Spellman se déchaînent. Je ne sais même pas par où commencer mon compte-rendu tant j'aime tout à propos de cet univers ! 


Une chose est sûre : le succès de cette série est lié en grande partie à l'humour dévastateur de Lisa Lutz. Les dialogues sont toujours pleins d'esprit et se teintent quelquefois d'absurde, quant aux situations toutes particulières dans lesquelles se retrouvent les personnages, elles sont le plus souvent à pleurer de rire ! 


En parlant de personnages, ils sont l'autre grande force du roman. Isabel, la narratrice, est une héroïne géniale (oui, je sors les superlatifs!), à la fois excentrique, rebelle, entêtée et fidèle en amitié comme dans ses rapports familiaux. Dans cet opus, nous découvrons également sa sensibilité, ce qui ne la rend que plus attachante encore. 


Autre figure majeure de l'arbre généalogique des Spellman : l'insupportable petite soeur, Rae, dont l'intelligence n'a d'égale que la ruse. En effet, celle qui se targue d'obtenir toujours ce qu'elle désire a de la suite dans les idées et n'hésite pas à employer les grands moyens pour parvenir à ses fins, qu'elles soient égocentriques ou, au contraire, altruistes. 


Ce qui me plaît également dans la série, c'est la construction originale du récit : les chapitres ordinaires sont entrecoupés de retranscriptions d'enregistrements. Dans ce tome-ci, il s'agit des séances de thérapie d'Isabel... et le résultat est tout sauf larmoyant ! De plus, la narratrice utilise abondamment les notes de bas de page pour ses petits commentaires personnels, ce qui n'a pas manqué de me faire sourire à plus d'une reprise !


 


Je termine cette note sur mon impatience de voir les Spellman portés à l'écran : le projet est annoncé pour 2011, et on parle déjà de Zooey Deschanel dans le rôle d'Izzie !  J'ai hâte de découvrir la suite du casting !


 
 

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