Jeudi 3 juin 2010 à 13:17

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Souvenez-vous il y a deux ou trois semaines, au terme de ma découverte de La sorcière rousse, j'avais érigé en priorité littéraire absolue de me plonger dans l'oeuvre de Francis Scott Fitzgerald. C'est désormais chose faite, puisque j'ai refermé hier le mythique roman Tendre est la nuit


Tendre est la nuit est un roman intelligemment construit en trois parties bien distinctes, qui nous permettent de découvrir peu à peu le couple formé par les protagonistes, Nicole et Dick. La première partie est rédigée du point de vue de Rosemary, comédienne américaine à peine majeure qui rencontre le couple alors qu'il passe des vacances en compagnie d'amis dans le Sud de la France. La jeune femme est instantanément fascinée, amoureuse des époux charismatiques, insouciants et mondains. Très vite, pourtant, elle devine qu'ils dissimulent un secret... Celui-ci ne tardera pas à être découvert, donnant lieu au second livre qui prend la forme d'un flashback. Le dernier livre se déroule après ces vacances françaises et boucle l'histoire.


Il m'apparaît difficile de vous en parler davantage en évitant toute révélation, alors si vous souhaitez un jour aborder ce livre d'un oeil vierge, je vous invite à interrompre votre lecture juste ici.


Les thèmes abordés par l'auteur sont ceux de la déchéance personnelle et amoureuse. Quand Dick rencontre Nicole, il incarne la figure du sauveur: la jeune femme, traumatisée par un passé obscur, est alors psychologiquement bouleversée. Dick, psychiatre réputé autant pour ses compétences que pour ses qualités humaines, joue un rôle clé dans sa progressive guérison. La malade se raccroche à lui comme à une bouée de sauvetage, faisant du psychiatre son seul espoir et son unique repère. Les liens étant devenus trop forts, une décision doit être prise et Dick, qui refuse de cesser cette amitié, choisit de s'engager davantage auprès de Nicole et de l'épouser.
 


Le couple fonctionne dès lors sur le mode des vases communicants : alors que les crises de Nicole se raréfient, l'équilibre de Dick commence à sombrer sous l'effet des épreuves de l'existence et à grand renfort de spiritueux. Amoureux mais toujours insatisfaits, tous deux évoluent vers une lente détérioriation de leur relation qui laisse au lecteur une impression amère de gâchis. 


J'ai éprouvé quelque difficulté à rentrer dans l'ouvrage : le premier livre, narré d'un point de vue extérieur au couple, me laissait un peu sur ma faim. J'avais hâte d'entrer dans le vif du sujet, de découvrir de l'intérieur la relation de Dick et Nicole, d'en apprendre la genèse et le dénouement. Ainsi, une fois la seconde partie entamée, j'ai véritablement accroché au récit et je ne parvenais que difficilement à m'en détacher. 


Enfin, les images que j'ai choisies pour illustrer l'article ne sont pas extraites d'une éventuelle adaptation cinématographique mais bien du film My Sassy Girl étonnamment proche, somme toute, du roman de Fitzgerald. Cela paraîtra peut-être blasphématoire aux yeux des puristes, mais le personnage de Jordan, fragilisée par des évènements récents, et la fuite dans l'ivresse permettent d'opérer un parallèle intéressant entre le film et le livre. L'un finit bien, l'autre moins...
 


 

En conclusion, Tendre est la nuit est un roman unique, humain, dramatique et poignant. Je le recommande, mais plutôt aux lecteurs avertis que débutants !



 
 

Par Unutma le Jeudi 3 juin 2010 à 19:28
J'ai dû interrompre ma lecture, donc, puisque je compte bien moi aussi me plonger dans Fitzgerald après mes examens ! :p
Par MrsKate le Vendredi 18 juin 2010 à 18:15
Tendre est la nuit est un de mes livres préférés et Fitzgerald mon auteur fétiche, je ne résiste pas à l'envie de retranscrire ici mon passage favori :
" Il se souvint d’un jour où l’herbe était humide. Elle l’avait rejoint en courant, et ses sandales étaient couvertes de rosée. Elle s’était serrée contre lui en prenant appui sur ses propres chaussures, et lui avait offert son visage, comme un livre ouvert.
— Pense à quel point tu m’aimes, avait-elle murmuré. Je ne te demande pas de m’aimer toujours à ce point-là, mais je te demande de t’en souvenir. Quoi qu’il arrive, il y aura toujours en moi celle que je suis ce soir. "
Par Un-livre-a-la-main le Vendredi 18 juin 2010 à 18:20
Sublimissime extrait ! Merci de l'avoir partagé ici :)
Par Kt le Dimanche 20 juin 2010 à 10:15
Quand tu lis des classiques,t'es craquante...
 

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