Vendredi 25 juin 2010 à 9:07

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La séance
est le troisième roman que j'ai l'honneur de lire grâce à Blog-o-Book... Et c'est également le premier partenariat qui résulte d'un authentique coup de foudre !

 

En effet, je ne vois aucune autre expression capable de traduire ce que j'ai ressenti en découvrant cette couverture absolument divine et, surtout, ce résumé particulièrement captivant... 


Dès lors, quand j'ai retrouvé mon pseudonyme dans la liste des attributions, j'ai littéralement bondi de joie... Mais est-ce que La séance a été à la hauteur de mes attentes, il faut bien le dire, démesurées ? 


Angleterre, fin de l’ère victorienne. Constance Langton reçoit la visite d’un avocat, John Montague. Celui-ci lui annonce qu’elle vient d’hériter d’un manoir de famille dans le Suffolk, Wraxford Hall, et lui conseille de vendre la propriété sans perdre une seconde. Wraxford Hall jouit en effet d’une sinistre réputation : ses précédents propriétaires y sont morts dans d’étranges circonstances et une jeune femme, Eleanor Unwin, y a mystérieusement disparu avec sa fille. Quels terribles secrets renferment Wraxfod Hall ? Au fil du journal intime d’Eleanor et des recherches de Constance, deux femmes dont le désir d’indépendance dénote en pleine époque victorienne, se lèvent peu à peu les mystères qui entourent l’étrange demeure. Pièges machiavéliques et coups de théâtre en cascade, terreurs intimes, étranges obsessions et secrètes inconvenances, tout est réuni pour faire de cet hommage très moderne au roman gothique et victorien un chef-d’œuvre du genre.

 

Quitte à me répéter, je débuterai le coeur de ce compte-rendu par le premier point positif que l'on découvre en abordant cette lecture : le graphisme raffiné, superbe, qui nous immerge instantanément dans une atmosphère victorienne et gothique. En plus de la couverture, les pages de titre sont également ornées et j'ai apprécié ce souci du détail et cette esthétique réellement soignée. 


Une fois ces premières pages passées, je me suis plongée dans le roman... et je ne parvenais tout simplement plus à le redéposer ! L'atmosphère décrite par l'auteur est obscure et fascinante. On navigue sans cesse entre surnaturel et rationnel, ne sachant jamais de quel côté la balance va pencher, ni même si l'auteur finira ou non par trancher. 

 

 


Les thématiques abordées m'ont particulièrement interpellée, d'autant qu'elles m'intriguent et me passionnent depuis fort longtemps : les sociétés spirites, avant tout, mais également l'alchimie, l'inspiration et la création artistique, ou encore l'hypnose. La deuxième moitié du XIXe siècle est une période très intéressante à cet égard, les avancées de la science coexistant avec un retour en force de croyances ancestrales, et j'ai trouvé que les composantes de cet univers étaient extrêmement bien retranscrites par John Harwood. 


Enfin, une dernière qualité de ce roman est sans conteste sa construction : l'organisation en cinq parties distinctes, mettant en vedette trois narrateurs différents, offre au lecteur l'opportunité de lever progressivement le voile sur les mystères du manoir Wraxford. Les éléments de réponse sont habilement intégrés, ce qui n'empêche pas les dernières pages d'être haletantes et riches en surprises !



En conclusion, je recommande très vivement La séance aux amateurs ...

- de romans gothiques contemporains
- de l'atmosphère du XIXe siècle et de l'Angleterre victorienne
- d'histoires captivantes, comme Le treizième conte de Diane Setterfield



Mille mercis à Blog-o-Book et aux éditions Le Cherche-Midi
pour ce roman riche et fascinant !

Dimanche 20 juin 2010 à 9:21

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Le début de la fin est le cinquième tome des aventures de Thursday Next, la détective littéraire créée par le génialissime Jasper Fforde. Rédiger ce compte-rendu de lecture est un exercice particulièrement difficile : comment faire part de mes impressions, comment donner envie de découvrir cet univers sans trop en dire ? Afin d'éviter les insupportables spoilers, je choisis donc de rester dans les grandes, grandes lignes de l'histoire... aussi frustrant que cela puisse paraître pour la lectrice passionnée que je suis !


Si je devais résumer les qualités de cette série de romans, je citerais l'originalité, la cohérence, l'humour, et l'intelligence. En ce qui concerne l'aspect original de ces livres, la lecture de la quatrième de couverture du premier volume en dit déjà beaucoup :


Dans le monde de Thursday Next, la littérature fait quasiment office de religion. A tel point qu'une brigade spéciale a dû être créée pour s'occuper d'affaires aussi essentielles que traquer les plagiats, découvrir la paternité des pièces de Shakespeare ou arrêter les revendeurs de faux manuscrits. Mais quand on a un père capable de traverser le temps et un oncle à l'origine des plus folles inventions, on a parfois envie d'un peu plus d'aventure. Alors, lorsque Jane Eyre, l'héroïne du livre fétiche de Thursday, est kidnappée par Achéron Hadès, incarnation du mal en personne, la jeune détective décide de prendre les choses en main et de tout tenter pour sauver le roman de Charlotte Brontë d'une fin certaine...


Un livre qui parle des livres, mais d'une façon tellement nouvelle ! Jasper Fforde joue sur tous les codes de la littérature et de l'édition, nous fait découvrir un envers du décor surprenant, bref, il dépoussière les classiques qu'il semble bel et bien connaître sur le bout des doigts. La difficulté de cette lecture réside peut-être dans ce dernier point : si, comme moi, vous ne saisissez pas toutes les références, vous éprouverez peut-être quelque difficulté à en faire abstraction durant les premières pages... Mais une fois que l'on s'aperçoit que ces clins d'oeil érudits ne sont pas indispensables à la compréhension de l'intrigue, on parvient à les décoder plus rapidement. Et ces brefs instants de perplexité finissent par nous donner envie de découvrir ces romans que l'on ne connaît souvent que de nom !

 


Pour ce qui est de la cohérence, elle s'avère bien nécessaire au sein de cet univers complètement barré, archi-complexe, où même le temps n'est pas un repère stable. Maintenir tout cela en place, sans contresens, sans oubli, sur près de 2500 pages (en comptant, rassurez-vous, les cinq volets que compte actuellement la saga) force le respect et permet au lecteur d'être véritablement plongé dans la narration. Franchement, je me dis qu'il faut être sacrément doué pour réussir un tel défi ! 


Et ce qui fait, justement, le génie de l'auteur, c'est de réussir à nous planter un tel décor sans tomber dans un récit de science-fiction obscur et incompréhensible : bien au contraire, le ton est léger et surtout, franchement drôle. La pire des catastrophes possède toujours une dimension comique ou ironique, et nous pouvons faire confiance à Thursday pour sauver sa peau, les livres, voire la planète entière de toutes les situations apocalyptiques auxquelles elle se retrouve confrontée.


Car l'intelligence de Jasper Fforde s'étend également à la création de personnage complètement hors-normes, mais tous héroïques à leur manière. Mes préférés sont sans doute Landen, le grand amour de l'héroïne, écrivain unijambiste plein d'esprit,  Mycroft, son oncle inventeur de génie, ou encore l'hilarante Pickwick, dodo de compagnie sans ailes mais avec beaucoup de caractère !

 


Pour toutes ces raisons (et tant d'autres), cette série est pour moi un must-read absolu ! Les cinq tomes sont sortis en Poche, alors vous ne risquez pas grand chose en vous offrant le premier volume (vous l'avez bien mérité)... Cependant, soyez prévenus : les probabilités sont fortes pour que vous vous retrouviez irrésistiblement captivé au point de ne plus vouloir quitter Swindon et le monde des livres !

 

Vendredi 11 juin 2010 à 19:11

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Papier Machine est le second roman que je reçois grâce à la formidable plateforme Blog-O-Book, et une fois de plus, la magie a opéré ! Ce livre, qui ne dépasse pas les 200 pages, m'a véritablement captivée.


Elle doit apprendre à sa fille la mort de son père, dont elle est séparée depuis des années. 
Si lui a disparu, son emprise sur elle n’en est que plus forte. Ce qu’ils ont vécu, leur histoire,
elle va l’écrire. Elle transformera cet homme en personnage de papier pour reprendre le
contrôle.

En accouchant de sa propre histoire, la narratrice explore la question de l’écriture
et la nécessité de composerà la fois avec son art et sa vie.



Le premier atout de Papier Machine est sa narratrice, infirmière malgré elle, écrivain de coeur, que j'ai trouvée particulièrement attachante. Elle met tout en oeuvre pour combiner ses différentes missions quotidiennes : à la fois épouse, maman, amie, employée, créatrice, et femme à part entière, sa recherche d'équilibre, on s'en doute, s'avère tout sauf évidente.


J'ai été touchée par son histoire d'amour avec Antoine, un personnage ambigü des plus fascinants : d'humeur changeante, il passe sans transition de l'enthousiasme débordant à la noirceur la plus totale. En tant qu'écrivain sujet à l'angoisse de la page blanche, il ne parvient pas à assumer les succès littéraires de son épouse et entre dans un processus de destruction, seule échappatoire à son mal-être... Comme le dit l'auteur sur son blog (renseigné en fin d'article), ce qui les avait réuni finira donc par les séparer à tout jamais.


Le livre débute alors que notre héroïne, depuis divorcée, doit annoncer à sa fille adolescente le décès de son père. Lors de l'enterrement, la narratrice découvre la vie secrète d'Antoine, et s'en suit une construction narrative suprenante mais toujours compréhensible, qui retrace leur rencontre, leurs moments heureux et ceux moins heureux des derniers mois de leur union... 
 



La thématique de l'écriture, salvatrice pour l'héroïne, dévastatrice pour son compagnon, avec tous les risques qu'elle comporte, m'a beaucoup intéressée. Je n'ai pas pu m'empêcher de m'interroger sur la part autobiographique de ce roman, surtout lorsque l'on prend en considération les similitudes entre le parcours de l'auteur et celui de son personnage.  


Mon seul regret tient dans la fin de l'ouvrage: sans rien vous en révéler, je dirais simplement que j'aurais aimé rejoindre le moment de départ du flash back (alors que Tali a une quinzaine d'années), afin de pouvoir véritablement boucler la boucle. Sans que cela n'entache les nombreuses qualités du roman, je dois tout de même avouer que je suis restée sur ma faim !



En conclusion, je recommande ce livre aux amateurs ...

-  de livres sur les livres
-  de romans français contemporains
-  de Joanne Harris et de Chocolat (pour la beauté de la relation mère-fille que l'on retrouve ici)


 

 

Mille mercis à Blog-o-Book et aux éditions Héloïse d'Ormesson pour
cette découverte littéraire !

Vous trouverez le blog de Corinne Roche en cliquant 
ici !

 

 

Jeudi 3 juin 2010 à 13:17

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Souvenez-vous il y a deux ou trois semaines, au terme de ma découverte de La sorcière rousse, j'avais érigé en priorité littéraire absolue de me plonger dans l'oeuvre de Francis Scott Fitzgerald. C'est désormais chose faite, puisque j'ai refermé hier le mythique roman Tendre est la nuit


Tendre est la nuit est un roman intelligemment construit en trois parties bien distinctes, qui nous permettent de découvrir peu à peu le couple formé par les protagonistes, Nicole et Dick. La première partie est rédigée du point de vue de Rosemary, comédienne américaine à peine majeure qui rencontre le couple alors qu'il passe des vacances en compagnie d'amis dans le Sud de la France. La jeune femme est instantanément fascinée, amoureuse des époux charismatiques, insouciants et mondains. Très vite, pourtant, elle devine qu'ils dissimulent un secret... Celui-ci ne tardera pas à être découvert, donnant lieu au second livre qui prend la forme d'un flashback. Le dernier livre se déroule après ces vacances françaises et boucle l'histoire.


Il m'apparaît difficile de vous en parler davantage en évitant toute révélation, alors si vous souhaitez un jour aborder ce livre d'un oeil vierge, je vous invite à interrompre votre lecture juste ici.


Les thèmes abordés par l'auteur sont ceux de la déchéance personnelle et amoureuse. Quand Dick rencontre Nicole, il incarne la figure du sauveur: la jeune femme, traumatisée par un passé obscur, est alors psychologiquement bouleversée. Dick, psychiatre réputé autant pour ses compétences que pour ses qualités humaines, joue un rôle clé dans sa progressive guérison. La malade se raccroche à lui comme à une bouée de sauvetage, faisant du psychiatre son seul espoir et son unique repère. Les liens étant devenus trop forts, une décision doit être prise et Dick, qui refuse de cesser cette amitié, choisit de s'engager davantage auprès de Nicole et de l'épouser.
 


Le couple fonctionne dès lors sur le mode des vases communicants : alors que les crises de Nicole se raréfient, l'équilibre de Dick commence à sombrer sous l'effet des épreuves de l'existence et à grand renfort de spiritueux. Amoureux mais toujours insatisfaits, tous deux évoluent vers une lente détérioriation de leur relation qui laisse au lecteur une impression amère de gâchis. 


J'ai éprouvé quelque difficulté à rentrer dans l'ouvrage : le premier livre, narré d'un point de vue extérieur au couple, me laissait un peu sur ma faim. J'avais hâte d'entrer dans le vif du sujet, de découvrir de l'intérieur la relation de Dick et Nicole, d'en apprendre la genèse et le dénouement. Ainsi, une fois la seconde partie entamée, j'ai véritablement accroché au récit et je ne parvenais que difficilement à m'en détacher. 


Enfin, les images que j'ai choisies pour illustrer l'article ne sont pas extraites d'une éventuelle adaptation cinématographique mais bien du film My Sassy Girl étonnamment proche, somme toute, du roman de Fitzgerald. Cela paraîtra peut-être blasphématoire aux yeux des puristes, mais le personnage de Jordan, fragilisée par des évènements récents, et la fuite dans l'ivresse permettent d'opérer un parallèle intéressant entre le film et le livre. L'un finit bien, l'autre moins...
 


 

En conclusion, Tendre est la nuit est un roman unique, humain, dramatique et poignant. Je le recommande, mais plutôt aux lecteurs avertis que débutants !



 
 

Jeudi 27 mai 2010 à 18:20

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Abordant les thèmes éternels de l'amitié, de l'amour, du sexe et de la trahison, Grande Avenue raconte l’histoire de quatre femmes, quatre amies que rien n’aurait dû séparer…

Chris, Barbara, Susan et Vicki ont tout partagé. Au fil des épreuves comme des moments de joie, elles ont affronté ensemble les défis de la vie et de l’amour. Mais lorsqu'un drame cruel bouleverse leur existence, tout peut être remis en question, jusqu'à leur amitié sacrée. 

Vingt ans après leur première rencontre, l’une d’elles se penche sur les étranges détours de leur destin. Fouillant dans le passé, elle veut comprendre ce qui est allé de travers, pourquoi leur amitié s’est émoussée, comment leurs rêves sont devenus cauchemars, jusqu’à détruire des vies…

 
Grande Avenue est un livre qui m'a étonnée et dont j'ai été incapable de décrocher pendant les deux petites journées où je l'ai dévoré (il compte pourtant près de 500 pages). 

J'ai d'abord été surprise, car en découvrant la couverture du roman, je m'attendais à une version littéraire de Sex & The City, avec cet univers glamour et léger caractéristique de la Chick Lit... Pourtant, il n'en est rien : dès les premières pages, nous apprenons que les quatre héroïnes seront divisées par un drame atroce, que l'une s'avèrera une piètre amie alors qu'une de leurs filles grandira de façon inquiétante. 


Sans nuire au suspense, cette annonce n'a fait qu'attiser ma curiosité et la tension, présente dès le début, augmente considérablement au fil des pages. Ainsi, dès qu'un moment angoissant survenait, je me retrouvais agrippée au bouquin, à penser que la catastrophe évoquée était sur le point de se produire... Autant vous dire que ces quelques fausses alertes terrifiantes m'ont véritablement rendue insomniaque !

J'éprouve quelques difficultés à classer ce roman dans un genre précis, mais davantage que Sex and The City, je le rapprocherai de Desperate Housewives. Ces quatre amies, que l'on suit sur plus de vingt années, ont des vies personnelles mouvementées, connaissent de réelles tragédies, mais restent soudées... jusqu'à un certain point. 

Je n'en dirai pas plus afin de ne pas dévoiler l'intrigue, mais je vous recommande cette lecture facile et addictive ! A lire toutefois en journée plutôt qu'avant d'aller se coucher !

 

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