Jeudi 5 août 2010 à 9:49

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Certaines tragédies sont inacceptables. Depuis qu'Alyssa, douze ans, s'est volatilisée dans les rues d'une petite ville de Caroline-du-Nord, son père est parti, accablé de chagrin, et sa mère est tombée sous la coupe d'une brute épaisse. Mais deux personnes espèrent toujours la retrouver vivante. Johnny, son frère jumeau, qui espionne sans relâche les pervers sexuels, et l'inspecteur Clyde Hunt, pour qui cette affaire est devenue une croisade personnelle... Lorsqu'une deuxième adolescente disparaît, Johnny, persuadé que les deux cas sont liés, est plus déterminé que jamais. Un thriller oppressant et haletant qui nous parle des secrets qui tuent, et de la beauté sublime de l'innocence.


L'enfant perdu est un livre que j'avais hâte de découvrir : résumé attractif, critiques élogieuses, succès aux USA... J'étais impatiente de terminer Nouvelles histoires du Wyoming afin de pouvoir me plonger dans ces 500 pages prometteuses.

Autant vous le dire tout de suite, mon commentaire sera marqué par une certaine déception. On m'avait promis un "chef d'oeuvre" et j'en attendais dès lors beaucoup, alors que dès la première page, ce sont les défauts qui m'ont sauté aux yeux...


Avant toute chose, ce qui m'a dérangée, c'est le style de l'auteur. C'est peut-être personnel, mais j'ai trouvé ses descriptions lourdes, pleines d'emphases inutiles, bourrées d'images franchement maladroites du style "le ciel se tord"... Quitte à être complètement honnête, je vous avoue que je les ai très rapidement zappées au profit des dialogues qui ont au moins le mérite d'aller à l'essentiel.

Par ailleurs, j'ai trouvé le personnage de Hunt un peu caricatural, bien que pas totalement raté. Il incarne le flic passionné (ça tombe bien), qui pense à ses enquêtes nuit et jour et délaisse sa famille malgré lui... Déjà vu, mais heureusement plutôt attachant. 

J'ai par contre apprécié Johnny, le héros de l'histoire. Ses recherches sur les religions anciennes, sa façon de mener l'enquête et de flirter sans cesse avec le danger le plus extrême m'ont interpellée. J'ai également trouvé sa relation amicale avec Jack intéressante, même si ce dernier personnage m'a paru exagérément accablé par le destin.

Je dois reconnaître deux réelles qualités à l'intrigue : quand le récit s'accélère, je ne parvenais plus à en décrocher et j'ai été agréablement surprise par le dénouement inattendu. 


En conclusion, L'enfant perdu est un roman policier honnête, accrocheur, même si j'ai regretté un manque de nuance dans les passages décrits ainsi que dans la construction des personnages. 



 

Mille mercis à Blog-o-Book et aux Editions
Jean-Claude Lattès pour ce partenariat !



Mercredi 28 juillet 2010 à 16:28

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En ce début de XVIIe siècle, les bûchers des procès en sorcellerie, les tentatives de régicide et les guerres de religion embrasent la France. Actrice, danseuse, acrobate, Juliette, dépositaire d'un trop lourd secret, doit dire adieu à la troupe avec laquelle elle a couru les routes du pays entier. Elle trouve alors refuge à l'abbaye de Sainte-Marie-de-la-Mer, en Vendée. Enceinte, elle y donnera naissance à la petite Fleur et, après avoir pris le voile, elle y deviendra également sœur Auguste. Mais réussit-on jamais à fuir son passé ?


L'été des saltimbanques est le premier livre que j'ai entamé à mon retour des Etats-Unis. Pour être précise, je l'ai ouvert durant le vol en espérant y trouver des personnages attachants, du dépaysement, ainsi qu'une lecture fluide et agréable. A dix mille mètres d'altitude, l'heure n'était pas aux romans obscurs ou exagérément complexes !

Même si je n'ai lu qu'une vingtaine de pages dans les airs, j'ai su immédiatement que ce livre était exactement ce qu'il me fallait alors. C'est donc avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé tous les ingrédients qui composent l'univers de Joanne Harris : vie nomade, liens du sang, magie, cuisine, sans oublier la sombre menace qui plâne sur le personnage principal.

J'ai beaucoup aimé la construction du récit qui, comme dans Chocolat, laisse à plusieurs reprises la parole à l'opposant de l'héroïne. Ses interventions se font plus nombreuses à mesure qu'il gagne du terrain et, à la fin du récit, l'alternance va en s'accélérant, ce qui donne aux dernières pages un rythme particulièrement haletant. Je les ai lues d'une traite. 

La narratrice principale, Juliette, porte la marque de Joanne Harris : prête à tout pour défendre les valeurs qui sont les siennes, elle refuse de se fondre dans la masse et érige en priorités absolues sa fille et leur liberté. 

Cependant, L'été des saltimbanques n'est pas une absurde transposition au XVIIe siècle de Chocolat. Ce qui fait sa force, c'est l'approche psychologique qu'apporte l'auteur à la construction des personnages. Souvent blessées par leur vie civile, les religieuses de Sainte-Marie-de-la-mer ont pour la plupart un passé chargé qui les prédispose aux réactions les plus extrêmes. L'arrivée de la nouvelle abbesse et de son confesseur fera d'ailleurs vaciller puis véritablement basculer l'équilibre de la communauté... Et quand l'hystérie se fait collective, les accusations de sorcellerie ne tardent pas à apparaître !

Seule la fin me pose encore question. Sans rien vous révéler, je dirais simplement que je suis incapable de décider si je l'ai aimée ou non. Elle est en tout cas à la hauteur de Juliette : aussi indomptable qu'imprévisible !

 

Lundi 5 juillet 2010 à 8:39

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Après deux tomes drôles et uniques en leur genre, c'est avec beaucoup d'excitation que j'ai ouvert le troisième volume des aventures de la famille de détectives privés Spellman. Ma question était cependant la suivante : La revanche des Spellman serait-elle à la hauteur de ses illustres prédécesseurs? 

 
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La détective privée Isabel Spellman est de retour sur le terrain, mais aussi sur le divan pour une thérapie sous contrôle judiciaire. Entre séances de psy et enquête difficile, elle doit aussi faire face aux « comportements suspects » des membres de sa famille : son frère David, qui revient blessé de ses prétendues vacances en Italie, ses parents qui manigancent leur retraite... Sans parler de sa voiture, qui semble se déplacer comme par magie pendant la nuit ! Pour corser le tout, Izzy est victime d'un maître chanteur, ce qui la pousse à soupçonner successivement chacun de ses proches.



Sans surprise, j'ai dévoré ce roman, qui s'avère dans l'heureuse lignée de Spellman et Associés et des Spellman se déchaînent. Je ne sais même pas par où commencer mon compte-rendu tant j'aime tout à propos de cet univers ! 


Une chose est sûre : le succès de cette série est lié en grande partie à l'humour dévastateur de Lisa Lutz. Les dialogues sont toujours pleins d'esprit et se teintent quelquefois d'absurde, quant aux situations toutes particulières dans lesquelles se retrouvent les personnages, elles sont le plus souvent à pleurer de rire ! 


En parlant de personnages, ils sont l'autre grande force du roman. Isabel, la narratrice, est une héroïne géniale (oui, je sors les superlatifs!), à la fois excentrique, rebelle, entêtée et fidèle en amitié comme dans ses rapports familiaux. Dans cet opus, nous découvrons également sa sensibilité, ce qui ne la rend que plus attachante encore. 


Autre figure majeure de l'arbre généalogique des Spellman : l'insupportable petite soeur, Rae, dont l'intelligence n'a d'égale que la ruse. En effet, celle qui se targue d'obtenir toujours ce qu'elle désire a de la suite dans les idées et n'hésite pas à employer les grands moyens pour parvenir à ses fins, qu'elles soient égocentriques ou, au contraire, altruistes. 


Ce qui me plaît également dans la série, c'est la construction originale du récit : les chapitres ordinaires sont entrecoupés de retranscriptions d'enregistrements. Dans ce tome-ci, il s'agit des séances de thérapie d'Isabel... et le résultat est tout sauf larmoyant ! De plus, la narratrice utilise abondamment les notes de bas de page pour ses petits commentaires personnels, ce qui n'a pas manqué de me faire sourire à plus d'une reprise !


 


Je termine cette note sur mon impatience de voir les Spellman portés à l'écran : le projet est annoncé pour 2011, et on parle déjà de Zooey Deschanel dans le rôle d'Izzie !  J'ai hâte de découvrir la suite du casting !


 
 

Dimanche 4 juillet 2010 à 20:05

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Il y a deux ou trois mois, j'avais lu et apprécié Le jour du patchwork de Whitney Otto, qui met en scène un groupe de femmes se réunissant chaque semaine afin de réaliser ensemble un patchwork (ou quilt), oeuvre commune à laquelle chacune imprime un peu de sa personnalité, de ses embûches, de ses souffrances et de ses joies.


Cependant, j'avais refermé le roman avec un léger goût de trop peu : j'écrivais alors que manquait à mes yeux une réunion finale permettant, au terme de la prise de contact avec les différentes membres du club, de comprendre la dynamique du groupe au grand complet et de parfaire la métaphore du patchwork, constitué de pièces différentes mais toutes nécessaires à l'harmonie générale. Je terminais mon compte-rendu en annonçant mon espoir de voir cette légère déception compensée par la découverte de l'adaptation cinématographique, réalisée en 1995. 


Avec un léger retard, j'ai enfin effectué ce visionnage et mon verdict est plus qu'enthousiaste !


Le premier point fort de ce film est le casting : Finn, l'héroïne principale par qui chacune des histoires nous est transmise, est interprétée par Winona Ryder et j'ai trouvé qu'elle rendait immédiatement sensible cet état d'incertitude profonde qui caractérise son personnage. Les couturières, dans leurs versions jeunes comme plus âgées, sont également parfaites. Je les ai toutes trouvées belles, crédibles, et talentueuses. Une fois le film terminé, je me suis d'ailleurs précipitée sur Imdb afin de me renseigner sur leur filmographie respective !


En ce qui concerne la transition de roman à scénario, la tâche m'est apparue idéalement exécutée. Le film reste très proche du livre, en termes de fidélité, tout en présentant certaines adaptations bien nécessaires : en effet, la construction du roman (un chapitre par personnage, introduit par une note sur le patchwork) me paraissait problématique, mais les scénaristes ont créé un fil rouge en se centrant sur les hésitations sentimentales et académiques de Finn. 


Les flash backs sont habilement introduits, mon seul regret résidant dans la façon dont certains parcours sont réduits à l'essentiel. En effet, pour le spectateur n'a pas lu le livre, la façon dont réagissent quelquefois les personnages parait difficilement compréhensible en raison de la rapidité avec laquelle leurs histoires sont traitées. Il s'agit d'un impératif cinématographique, je le conçois, mais je me suis aperçue que cela manquait un peu d'approfondissement psychologique.

 

 

En conclusion, roman et adaptation s'avèrent parfaitement complémentaires ! Si vous vous intéressez aux parcours de femmes, aux histoires touchantes ou même aux arts du tissu,  je vous recommande donc de vous procurer très vite les deux !

 

Mercredi 30 juin 2010 à 11:49

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C'est avec un peu de retard que j'écris ce compte-rendu de la suite des aventures des deux Lili et de leur ruée vers l'or. J'espère que mon enthousiasme de lectrice n'en sera pas réduit car ces livres, reçus à Noël dernier, incarnent un immense coup de coeur pour moi !

 

Octobre 1897. La ruée vers l'or se poursuit. Même si elles ont atteint le Grand Nord, les deux Lili ne sont pas au bout de leurs peines. A Skagway, les amours de Rosalie tournent au désastre lorsqu'elle découvre le secret de son amant. C'est donc la rage au cour qu'elle affronte ensuite le célèbre bandit Soapy Smith, avant d'entreprendre seule, en pleine tempête de neige, la traversée des montagnes Rocheuses. Pendant ce temps, à Dawson, Liliane a trouvé une manière aussi astucieuse qu'inattendue de s'enrichir sans même s'approcher d'une mine. Cette nouvelle fortune se révèle toutefois insuffisante lorsque la famine annoncée s'abat sur le Klondike. Or l'hiver est long et froid au Klondike et, en octobre, il ne fait que commencer.


A l'issue du premier tome, nous avions laissé Liliane pleine de projets à Dawson City et Rosalie loin derrière elle, retenue par un stratagème de son amant, Dennis-James. Les rebondissements avaient été nombreux, c'est pourquoi j'ai vraiment apprécié de découvrir un bref récapitulatif des évènements au début de ce second ouvrage. Voilà qui est suffisamment rare pour être mentionné !


Vous avez peut-être remarqué que j'ai lu cette suite en à peine deux ou trois jours, ce n'était pourtant pas faute d'autres activités à ma disposition, mais j'ai été une fois de plus captivée ! La réussite de ces livres tient dans la combinaison parfaite d'héroïnes attachantes, de péripéties nombreuses et d'un univers particulier et dépaysant. 


Au fil des pages, nous découvrons les personnalités bien affirmées de Liliane et de Rosalie. Bien que toutes deux courageuses, indépendantes et sensibles, elles présentent par ailleurs des caractères différenciés qui les rendent complémentaires. Pleines d'initiatives et jamais à court de solutions astucieuses, elles sont de vraies aventurières et ne reculent devant rien.


Car, en effet, les embûches ne sont pas rares : il y a d'abord la route jusqu'au Klondike, interminable et dangereuse, mais également les inconvénients de l'isolement, comme la famine et le manque de confort, sans parler des périls qui entourent les femmes seules dans ce paysage laborieux et masculin. Et si vous comptez, en plus, les tourments sentimentaux, le tableau n'en est que plus chargé encore !


Mais ce que j'apprécie surtout dans ces romans, c'est la description de cet univers à part, où le mode de vie est dicté par le climat difficile et où règnent, bien avant les forces de l'ordre, la loi du plus fort et celle de l'offre et de la demande.



En conclusion, si vous vous intéressez à l'Amérique du XIXe siècle, à la ruée vers l'or, si vous appréciez les héroïnes qui forcent l'admiration et que vous êtes à la recherche d'un passionnant récit d'aventure, je vous recommande mille fois la série Lili Klondike !



 

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