Mercredi 30 juin 2010 à 11:49

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C'est avec un peu de retard que j'écris ce compte-rendu de la suite des aventures des deux Lili et de leur ruée vers l'or. J'espère que mon enthousiasme de lectrice n'en sera pas réduit car ces livres, reçus à Noël dernier, incarnent un immense coup de coeur pour moi !

 

Octobre 1897. La ruée vers l'or se poursuit. Même si elles ont atteint le Grand Nord, les deux Lili ne sont pas au bout de leurs peines. A Skagway, les amours de Rosalie tournent au désastre lorsqu'elle découvre le secret de son amant. C'est donc la rage au cour qu'elle affronte ensuite le célèbre bandit Soapy Smith, avant d'entreprendre seule, en pleine tempête de neige, la traversée des montagnes Rocheuses. Pendant ce temps, à Dawson, Liliane a trouvé une manière aussi astucieuse qu'inattendue de s'enrichir sans même s'approcher d'une mine. Cette nouvelle fortune se révèle toutefois insuffisante lorsque la famine annoncée s'abat sur le Klondike. Or l'hiver est long et froid au Klondike et, en octobre, il ne fait que commencer.


A l'issue du premier tome, nous avions laissé Liliane pleine de projets à Dawson City et Rosalie loin derrière elle, retenue par un stratagème de son amant, Dennis-James. Les rebondissements avaient été nombreux, c'est pourquoi j'ai vraiment apprécié de découvrir un bref récapitulatif des évènements au début de ce second ouvrage. Voilà qui est suffisamment rare pour être mentionné !


Vous avez peut-être remarqué que j'ai lu cette suite en à peine deux ou trois jours, ce n'était pourtant pas faute d'autres activités à ma disposition, mais j'ai été une fois de plus captivée ! La réussite de ces livres tient dans la combinaison parfaite d'héroïnes attachantes, de péripéties nombreuses et d'un univers particulier et dépaysant. 


Au fil des pages, nous découvrons les personnalités bien affirmées de Liliane et de Rosalie. Bien que toutes deux courageuses, indépendantes et sensibles, elles présentent par ailleurs des caractères différenciés qui les rendent complémentaires. Pleines d'initiatives et jamais à court de solutions astucieuses, elles sont de vraies aventurières et ne reculent devant rien.


Car, en effet, les embûches ne sont pas rares : il y a d'abord la route jusqu'au Klondike, interminable et dangereuse, mais également les inconvénients de l'isolement, comme la famine et le manque de confort, sans parler des périls qui entourent les femmes seules dans ce paysage laborieux et masculin. Et si vous comptez, en plus, les tourments sentimentaux, le tableau n'en est que plus chargé encore !


Mais ce que j'apprécie surtout dans ces romans, c'est la description de cet univers à part, où le mode de vie est dicté par le climat difficile et où règnent, bien avant les forces de l'ordre, la loi du plus fort et celle de l'offre et de la demande.



En conclusion, si vous vous intéressez à l'Amérique du XIXe siècle, à la ruée vers l'or, si vous appréciez les héroïnes qui forcent l'admiration et que vous êtes à la recherche d'un passionnant récit d'aventure, je vous recommande mille fois la série Lili Klondike !



 

Dimanche 20 juin 2010 à 9:21

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Le début de la fin est le cinquième tome des aventures de Thursday Next, la détective littéraire créée par le génialissime Jasper Fforde. Rédiger ce compte-rendu de lecture est un exercice particulièrement difficile : comment faire part de mes impressions, comment donner envie de découvrir cet univers sans trop en dire ? Afin d'éviter les insupportables spoilers, je choisis donc de rester dans les grandes, grandes lignes de l'histoire... aussi frustrant que cela puisse paraître pour la lectrice passionnée que je suis !


Si je devais résumer les qualités de cette série de romans, je citerais l'originalité, la cohérence, l'humour, et l'intelligence. En ce qui concerne l'aspect original de ces livres, la lecture de la quatrième de couverture du premier volume en dit déjà beaucoup :


Dans le monde de Thursday Next, la littérature fait quasiment office de religion. A tel point qu'une brigade spéciale a dû être créée pour s'occuper d'affaires aussi essentielles que traquer les plagiats, découvrir la paternité des pièces de Shakespeare ou arrêter les revendeurs de faux manuscrits. Mais quand on a un père capable de traverser le temps et un oncle à l'origine des plus folles inventions, on a parfois envie d'un peu plus d'aventure. Alors, lorsque Jane Eyre, l'héroïne du livre fétiche de Thursday, est kidnappée par Achéron Hadès, incarnation du mal en personne, la jeune détective décide de prendre les choses en main et de tout tenter pour sauver le roman de Charlotte Brontë d'une fin certaine...


Un livre qui parle des livres, mais d'une façon tellement nouvelle ! Jasper Fforde joue sur tous les codes de la littérature et de l'édition, nous fait découvrir un envers du décor surprenant, bref, il dépoussière les classiques qu'il semble bel et bien connaître sur le bout des doigts. La difficulté de cette lecture réside peut-être dans ce dernier point : si, comme moi, vous ne saisissez pas toutes les références, vous éprouverez peut-être quelque difficulté à en faire abstraction durant les premières pages... Mais une fois que l'on s'aperçoit que ces clins d'oeil érudits ne sont pas indispensables à la compréhension de l'intrigue, on parvient à les décoder plus rapidement. Et ces brefs instants de perplexité finissent par nous donner envie de découvrir ces romans que l'on ne connaît souvent que de nom !

 


Pour ce qui est de la cohérence, elle s'avère bien nécessaire au sein de cet univers complètement barré, archi-complexe, où même le temps n'est pas un repère stable. Maintenir tout cela en place, sans contresens, sans oubli, sur près de 2500 pages (en comptant, rassurez-vous, les cinq volets que compte actuellement la saga) force le respect et permet au lecteur d'être véritablement plongé dans la narration. Franchement, je me dis qu'il faut être sacrément doué pour réussir un tel défi ! 


Et ce qui fait, justement, le génie de l'auteur, c'est de réussir à nous planter un tel décor sans tomber dans un récit de science-fiction obscur et incompréhensible : bien au contraire, le ton est léger et surtout, franchement drôle. La pire des catastrophes possède toujours une dimension comique ou ironique, et nous pouvons faire confiance à Thursday pour sauver sa peau, les livres, voire la planète entière de toutes les situations apocalyptiques auxquelles elle se retrouve confrontée.


Car l'intelligence de Jasper Fforde s'étend également à la création de personnage complètement hors-normes, mais tous héroïques à leur manière. Mes préférés sont sans doute Landen, le grand amour de l'héroïne, écrivain unijambiste plein d'esprit,  Mycroft, son oncle inventeur de génie, ou encore l'hilarante Pickwick, dodo de compagnie sans ailes mais avec beaucoup de caractère !

 


Pour toutes ces raisons (et tant d'autres), cette série est pour moi un must-read absolu ! Les cinq tomes sont sortis en Poche, alors vous ne risquez pas grand chose en vous offrant le premier volume (vous l'avez bien mérité)... Cependant, soyez prévenus : les probabilités sont fortes pour que vous vous retrouviez irrésistiblement captivé au point de ne plus vouloir quitter Swindon et le monde des livres !

 

Samedi 12 juin 2010 à 15:17

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<< Elle a oublié de rendre un livre à la bibliothèque, une fois. Et elle se sentait tellement coupable qu'elle s'est interdite de sortie elle-même. Peux-tu imaginer la scène ? Elle était là, assise dans sa chambre à coucher, à me répéter "Maintenant, personne d'autre ne pourra lire l'Iliade cette semaine à cause de moi". >>

 
Lorelai Gilmore.



Vendredi 11 juin 2010 à 19:11

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Papier Machine est le second roman que je reçois grâce à la formidable plateforme Blog-O-Book, et une fois de plus, la magie a opéré ! Ce livre, qui ne dépasse pas les 200 pages, m'a véritablement captivée.


Elle doit apprendre à sa fille la mort de son père, dont elle est séparée depuis des années. 
Si lui a disparu, son emprise sur elle n’en est que plus forte. Ce qu’ils ont vécu, leur histoire,
elle va l’écrire. Elle transformera cet homme en personnage de papier pour reprendre le
contrôle.

En accouchant de sa propre histoire, la narratrice explore la question de l’écriture
et la nécessité de composerà la fois avec son art et sa vie.



Le premier atout de Papier Machine est sa narratrice, infirmière malgré elle, écrivain de coeur, que j'ai trouvée particulièrement attachante. Elle met tout en oeuvre pour combiner ses différentes missions quotidiennes : à la fois épouse, maman, amie, employée, créatrice, et femme à part entière, sa recherche d'équilibre, on s'en doute, s'avère tout sauf évidente.


J'ai été touchée par son histoire d'amour avec Antoine, un personnage ambigü des plus fascinants : d'humeur changeante, il passe sans transition de l'enthousiasme débordant à la noirceur la plus totale. En tant qu'écrivain sujet à l'angoisse de la page blanche, il ne parvient pas à assumer les succès littéraires de son épouse et entre dans un processus de destruction, seule échappatoire à son mal-être... Comme le dit l'auteur sur son blog (renseigné en fin d'article), ce qui les avait réuni finira donc par les séparer à tout jamais.


Le livre débute alors que notre héroïne, depuis divorcée, doit annoncer à sa fille adolescente le décès de son père. Lors de l'enterrement, la narratrice découvre la vie secrète d'Antoine, et s'en suit une construction narrative suprenante mais toujours compréhensible, qui retrace leur rencontre, leurs moments heureux et ceux moins heureux des derniers mois de leur union... 
 



La thématique de l'écriture, salvatrice pour l'héroïne, dévastatrice pour son compagnon, avec tous les risques qu'elle comporte, m'a beaucoup intéressée. Je n'ai pas pu m'empêcher de m'interroger sur la part autobiographique de ce roman, surtout lorsque l'on prend en considération les similitudes entre le parcours de l'auteur et celui de son personnage.  


Mon seul regret tient dans la fin de l'ouvrage: sans rien vous en révéler, je dirais simplement que j'aurais aimé rejoindre le moment de départ du flash back (alors que Tali a une quinzaine d'années), afin de pouvoir véritablement boucler la boucle. Sans que cela n'entache les nombreuses qualités du roman, je dois tout de même avouer que je suis restée sur ma faim !



En conclusion, je recommande ce livre aux amateurs ...

-  de livres sur les livres
-  de romans français contemporains
-  de Joanne Harris et de Chocolat (pour la beauté de la relation mère-fille que l'on retrouve ici)


 

 

Mille mercis à Blog-o-Book et aux éditions Héloïse d'Ormesson pour
cette découverte littéraire !

Vous trouverez le blog de Corinne Roche en cliquant 
ici !

 

 

Dimanche 6 juin 2010 à 15:22

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Depuis quelques mois, je m'aperçois que je m'intéresse de plus en plus au genre de la nouvelle. Il y a encore quelque temps, alors que j'étais une lectrice moins assidue, j'évitais ces récits courts, souvent étranges, qui me laissaient la tête pleine de questions et d'incompréhensions. 

J'ai redécouvert cette forme grâce à mon auteur préféré, J.D. Salinger, et ses merveilleuses Nine Stories. Depuis, je me suis plongée dans les nouvelles de Fitzgerald, et j'ai donc été ravie d'apprendre que Blog-o-Book m'avait choisie pour lire et commenter le recueil Une vraie lune de miel de l'auteur américain Kevin Canty.  
 

Un mariage fait quelques dépités parmi les invités… Sur une route du Texas, un couple au bord de la rupture fait une étrange rencontre… Un homme découvre la terrible solitude de son voisin… L’apparente convivialité et la proximité d’un groupe d’amis ne suffisent pas à masquer certaines réalités… Un homme met sa vie en danger après un malentendu… Deux frères vivent un été qui les marquera à jamais…. Une jeune femme, qui vient de perdre ses parents, rencontre un curieux couple de jeunes marginaux…

En treize nouvelles, Kevin Canty aborde des sujets qui lui sont chers avec une force remarquable et une certaine noirceur. Dans des situations d’apparence ordinaire, il parvient à faire ressortir la part d’étrangeté propre à chaque existence. Inquiétantes, baroques ou grotesques, ces nouvelles sont une formidable exploration des relations humaines saisies dans toute leur complexité.



Kevin Canty m'a instantanément embarquée grâce à son style à la fois moderne, vif, et sans concessions. Les divers protagonistes sont aussi vrais que fascinants, leurs émotions sont habilement retranscrites et deviennent dès lors communicatives pour le lecteur.

 
Le ton est doux-amer : l'auteur semble avoir un penchant pour les personnages de paumés qui font face à des situations déchirantes, mais il choisit de les aborder avec subtilité et tendresse. 


Un autre point que j'ai apprécié est l'inscription des différentes histoires dans le terroir U.S. La description des paysages, des habitations, des bars m'a donné l'impression d'avoir effectué un road-trip à travers le continent nord-américain et de partir à la rencontre de personnalités écorchées, à la façon de Norah Jones dans My Blueberry Nights. Au-delà d'une multitude d'histoires éclatées, j'ai ressenti une vraie unité au sein de ce recueil grâce à l'atmosphère que l'auteur y crée.


Les thèmes abordés se concentrent autour des relations hommes-femmes, mais s'élargissent également - au fil des nouvelles - aux questions de la famille, de l'amitié, du deuil, de la différence. J'ai été touchée par l'opportunité de rencontrer ces personnages à un moment clé de leur existence, ce qui est rendu possible par la brièveté de la nouvelle : celle-ci impose en effet un cadrage serré et donc une intensité émotionnelle supérieure aux textes plus longs. 



En conclusion, je recommande vivement cet ouvrage aux amateurs de ... 

- nouvelles

- littérature américaine

-  découvertes

-  récits humains, sincères, touchants. 

 
 

Merci mille fois à Blog-o-book et aux éditions
Albin Michel pour cette lecture plus qu'agréable !




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