Mardi 10 août 2010 à 17:56

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Dakota Born (ou... Secrets et Mensonges en français, quelle traduction minable!) est le second roman de Debbie Macomber que je découvre... Enfin, tout dépend de la façon dont on compte, puisqu'en vérité, j'ai déjà dévoré les trois premiers tomes de la série Blossom Street du même auteur.
 

Appelons un chat un chat, ces bouquins ne s'apparentent pas à la littérature avec un L majuscule. Pour tout vous dire, ils sont publiés par Harlequin (et oui, j'assume!). 


Cependant, quitte à faire voler en éclats une idée reçue, si ces livres sont effectivement sentimentaux, ils ont le mérite d'être réellement divertissants, agréables, correctement rédigés et franchement addictifs ! Après le premier Blossom Street, j'avais la certitude de ne pas laisser tomber la saga avant le dernier volume... En sera-t-il de même pour la série "Dakota" ? 




Buffalo Valley, Dakota du Nord. A vingt-six ans, Lindsay Snyder a l'impression d'être au point mort, dans sa carrière comme dans sa vie privée. Un retour aux sources lui semble salutaire et, tout naturellement, elle se tourne vers la petite ville où elle a laissé tant de souvenirs d'enfance, des secrets aussi - que cachait donc sa grand-mère, en cette nuit lointaine, derrière une brique de la cheminée ?


Secrets et mensonges
La couverture qui fait mal aux yeux 
et qui oblige l'acheteur à planquer le
bouquin au fin fond de son caddie...



Les parfums de son enfance l'environnent tandis que Lindsay reprend pied dans Buffalo Valley où bien des changements sont pourtant survenus : boutiques fermées, façades vieillies, quartiers désertés... Quelques résidents, heureusement, se démènent avec enthousiasme pour sauver la petite ville.  Et Lindsay est la première surprise de devenir l'une des leurs. Sa décision de rester va donner un souffle nouveau à Buffalo Valley. De même qu'à sa propre vie, puisqu'elle comprend que ce retour en arrière est aussi pour elle un vrai pari sur l'avenir...





J'ai apprécié de retrouver les éléments fétiches de l'écriture de Debbie Macomber : un petit quartier chaleureux, une héroïne pleine de dynamisme et jamais à court de projets, des personnages masculins torturés, des histoires d'amour compliquées... En me plongeant dans ces romans, je me déconnecte du quotidien. Ils sont dépaysants, apaisants, c'est le remède anti-stress le plus efficace que je connaisse !


Pour en revenir à Dakota Born en particulier, son point fort à mes yeux est le développement des récits secondaires : nous apprenons à connaître l'entièreté de la petite communauté de Buffalo Valley, sans avoir l'impression de négliger notre héroïne ni de survoler grossièrement la ville dans son ensemble. Chaque histoire ne finit pas forcément en happy end, certaines intrigues ne sont pas résolues mais je crois pouvoir compter sur les tomes suivants pour leur apporter un dénouement !


La thématique de l'héritage est traitée de façon intéressante : pour certains, il s'agit d'une terre à cultiver, pour d'autres, il prend la forme d'un secret de famille. La question de la transmission est également mise en valeur dans l'apprentissage scolaire, qui sort quelque peu des sentiers battus...


J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié le parcours professionnel de Lindsay, qui se retrouve propulsée du jour au lendemain dans le monde de l'enseignement. Je me suis reconnue dans ses difficultés, son épuisement mais également son enthousiasme et sa volonté d'ouvrir aux élèves le maximum de portes. Ses ateliers du vendredi après-midi m'ont donné plein d'idées pour ma future profession !


En conclusion, je vous recommande cent fois de passer outre le vilain titre, la vilaine couverture, et la collection réputée archi-fleur bleue et de vous évader grâce à Debbie Macomber ! Vous m'en direz des nouvelles !
 



 

Vendredi 30 juillet 2010 à 11:39

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Après une petite interruption liée à mon départ en vacances, c'est avec beaucoup de bonheur que je me suis replongée dans les histoires d'Annie Proulx (surtout connue pour être l'auteur de Brokeback Mountain). Pas de suspense inutile aujourd'hui : j'ai vraiment adoré ces nouvelles !


Promis, je ne reviendrai pas sur ma passion pour le genre (qui a déjà été abordée à plus d'une reprise dans ces pages), même s'il est vrai que c'est toujours avec enthousiasme que j'ouvre un nouveau recueil. Néanmoins, celui-ci est différent : au-delà de bribes éparses de destins variés, on ressent une véritable unité à la lecture des différents récits. Ce qui fait le lien entre eux n'est autre que le personnage principal du livre : l'état du Wyoming. 


Annie Proulx porte un regard sans concession sur cette terre historique où elle vit désormais et dont elle n'hésite pas à montrer les aspects grandioses comme ceux nettement moins reluisants. J'ai été particulièrement interpellée par la question de l'héritage culturel de ses habitants, souvent écartelés entre un attachement véritable envers le passé et un attrait pour la société contemporaine (pour le meilleur, comme pour le pire). Quelquefois, ce qui reste n'a plus vraiment de sens (comme ces beaux verres de cristal qu'on ne sort même plus de leur armoire et qui possèdent pourtant leur éponge attitrée), d'autres fois, par contre, le legs se révèle d'une richesse inattendue (à l'image d'une théière percée qui pourtant donne tout son sens à l'expression "Moins c'est plus"). 
 

J'ai également apprécié la façon dont l'auteur exploite au maximum la nouvelle, en s'amusant de chutes parfois cruelles et en flirtant avec le fantastique ou encore la fable. 


Mais à mes yeux, le véritable talent d'Annie Proulx réside dans la manière dont elle conçoit ses personnages. Sans en passer par d'interminables descriptions ou de pesantes généalogies, elle parvient à leur donner des racines, une ampleur, une profondeur à un point tel qu'on peut difficilement se résoudre à admettre leur statut fictionnel. Certains passent de nouvelles en nouvelles, au détour d'une simple phrase, comme si ce recueil n'était rien d'autre que les chroniques d'une petite ville perdue des Etats-Unis. 


 
En conclusion, Nouvelles histoires du Wyoming est un véritable coup de coeur ! Je le recommande ...

-  aux amateurs de nouvelles et de littérature U.S.
-  à ceux qui portent un intérêt pour l'Amérique profonde et authentique
-  à n'importe quel lecteur qui apprécie les personnages riches et marquants





Mille mercis à Blog-o-Book d'avoir pensé à moi, et
merci aussi au Livre de Poche pour ce partenariat !



Samedi 10 juillet 2010 à 16:01

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A quelques heures de mon départ outre-Atlantique, je prends le temps de poster un dernier compte-rendu de lecture. Le livre en question est Winter de Rick Bass, reçu grâce aux désormais célèbres partenariats Blog-o-Book !


Winter est le récit de l’installation de Rick Bass et de sa femme dans un coin reculé du Montana enplein hiver. Pas d’électricité, pas de téléphone, juste un saloon à une demi-heure de route. Mais une vallée comme au début du monde, une nature splendide et cruelle. Par moins trente-neuf degrés, le rêve se fait parfois souffrance. Dans une prose lumineuse, le défenseur de l’environnement Rick Bass redécouvre, au terme d’un progressif dépouillement, l’essentiel.


Mon avis est un peu mitigé, car j'ai trouvé dans ce livre beaucoup de qualités sans pour autant être jamais vraiment captivée. Commençons par les points positifs : j'ai trouvé l'expérience vécue par Rick Bass intéressante, et j'ai beaucoup aimé la façon dont il apprend à s'intégrer à la nature sauvage, en prenant exemple sur des animaux comme les lièvres dont le pelage s'adapte aux saisons. L'observation de la faune est réelle source d'inspiration pour notre narrateur, qui tâche de se délester de sa personnalité citadine pour favoriser le développement de son instinct. 


Par ailleurs, j'ai apprécié le style personnel de Rick Bass, qui n'hésite pas à prendre le ton de la confidence. Nous découvrons le journal de bord d'un homme qui change d'existence et qui déborde d'enthousiasme sans pour autant se voiler la face quant aux difficultés inhérentes au nouveau mode de vie qu'il adopte. 


Les pensées du narrateur se suivent quelquefois sans véritable lien logique. Ce type de narration est agréable, car cela peut donner l'impression d'entretenir une conversation autour du feu avec l'auteur... Mais cela entraîne ce que je considère comme un obstacle à la lecture : à mes yeux, ce récit manque d'un fil rouge !


Je conçois qu'il ne s'agit pas d'un roman traditionnel, mais bien d'un témoignage... pourtant, je n'ai pu m'empêcher d'attendre un moment fort, un retournement, ou ne serait-ce qu'une réelle fin ! Cet inconvénient est cependant probablement personnel, d'autant que le titre aurait dû me mettre en garde : le propos de ce livre est un hiver passé dans des conditions extrêmes, rien d'autre !



En conclusion, Winter est un récit intéressant, qui dépeint un mode de vie bien différent du nôtre... Une lecture enrichissante, à condition de ne pas s'attendre à des aventures en série ou à des situations extrêmement romanesques !


 

 
Merci à Blog-o-Book et aux éditions Folio !




 

Lundi 5 juillet 2010 à 8:39

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Après deux tomes drôles et uniques en leur genre, c'est avec beaucoup d'excitation que j'ai ouvert le troisième volume des aventures de la famille de détectives privés Spellman. Ma question était cependant la suivante : La revanche des Spellman serait-elle à la hauteur de ses illustres prédécesseurs? 

 
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La détective privée Isabel Spellman est de retour sur le terrain, mais aussi sur le divan pour une thérapie sous contrôle judiciaire. Entre séances de psy et enquête difficile, elle doit aussi faire face aux « comportements suspects » des membres de sa famille : son frère David, qui revient blessé de ses prétendues vacances en Italie, ses parents qui manigancent leur retraite... Sans parler de sa voiture, qui semble se déplacer comme par magie pendant la nuit ! Pour corser le tout, Izzy est victime d'un maître chanteur, ce qui la pousse à soupçonner successivement chacun de ses proches.



Sans surprise, j'ai dévoré ce roman, qui s'avère dans l'heureuse lignée de Spellman et Associés et des Spellman se déchaînent. Je ne sais même pas par où commencer mon compte-rendu tant j'aime tout à propos de cet univers ! 


Une chose est sûre : le succès de cette série est lié en grande partie à l'humour dévastateur de Lisa Lutz. Les dialogues sont toujours pleins d'esprit et se teintent quelquefois d'absurde, quant aux situations toutes particulières dans lesquelles se retrouvent les personnages, elles sont le plus souvent à pleurer de rire ! 


En parlant de personnages, ils sont l'autre grande force du roman. Isabel, la narratrice, est une héroïne géniale (oui, je sors les superlatifs!), à la fois excentrique, rebelle, entêtée et fidèle en amitié comme dans ses rapports familiaux. Dans cet opus, nous découvrons également sa sensibilité, ce qui ne la rend que plus attachante encore. 


Autre figure majeure de l'arbre généalogique des Spellman : l'insupportable petite soeur, Rae, dont l'intelligence n'a d'égale que la ruse. En effet, celle qui se targue d'obtenir toujours ce qu'elle désire a de la suite dans les idées et n'hésite pas à employer les grands moyens pour parvenir à ses fins, qu'elles soient égocentriques ou, au contraire, altruistes. 


Ce qui me plaît également dans la série, c'est la construction originale du récit : les chapitres ordinaires sont entrecoupés de retranscriptions d'enregistrements. Dans ce tome-ci, il s'agit des séances de thérapie d'Isabel... et le résultat est tout sauf larmoyant ! De plus, la narratrice utilise abondamment les notes de bas de page pour ses petits commentaires personnels, ce qui n'a pas manqué de me faire sourire à plus d'une reprise !


 


Je termine cette note sur mon impatience de voir les Spellman portés à l'écran : le projet est annoncé pour 2011, et on parle déjà de Zooey Deschanel dans le rôle d'Izzie !  J'ai hâte de découvrir la suite du casting !


 
 

Dimanche 4 juillet 2010 à 20:05

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Il y a deux ou trois mois, j'avais lu et apprécié Le jour du patchwork de Whitney Otto, qui met en scène un groupe de femmes se réunissant chaque semaine afin de réaliser ensemble un patchwork (ou quilt), oeuvre commune à laquelle chacune imprime un peu de sa personnalité, de ses embûches, de ses souffrances et de ses joies.


Cependant, j'avais refermé le roman avec un léger goût de trop peu : j'écrivais alors que manquait à mes yeux une réunion finale permettant, au terme de la prise de contact avec les différentes membres du club, de comprendre la dynamique du groupe au grand complet et de parfaire la métaphore du patchwork, constitué de pièces différentes mais toutes nécessaires à l'harmonie générale. Je terminais mon compte-rendu en annonçant mon espoir de voir cette légère déception compensée par la découverte de l'adaptation cinématographique, réalisée en 1995. 


Avec un léger retard, j'ai enfin effectué ce visionnage et mon verdict est plus qu'enthousiaste !


Le premier point fort de ce film est le casting : Finn, l'héroïne principale par qui chacune des histoires nous est transmise, est interprétée par Winona Ryder et j'ai trouvé qu'elle rendait immédiatement sensible cet état d'incertitude profonde qui caractérise son personnage. Les couturières, dans leurs versions jeunes comme plus âgées, sont également parfaites. Je les ai toutes trouvées belles, crédibles, et talentueuses. Une fois le film terminé, je me suis d'ailleurs précipitée sur Imdb afin de me renseigner sur leur filmographie respective !


En ce qui concerne la transition de roman à scénario, la tâche m'est apparue idéalement exécutée. Le film reste très proche du livre, en termes de fidélité, tout en présentant certaines adaptations bien nécessaires : en effet, la construction du roman (un chapitre par personnage, introduit par une note sur le patchwork) me paraissait problématique, mais les scénaristes ont créé un fil rouge en se centrant sur les hésitations sentimentales et académiques de Finn. 


Les flash backs sont habilement introduits, mon seul regret résidant dans la façon dont certains parcours sont réduits à l'essentiel. En effet, pour le spectateur n'a pas lu le livre, la façon dont réagissent quelquefois les personnages parait difficilement compréhensible en raison de la rapidité avec laquelle leurs histoires sont traitées. Il s'agit d'un impératif cinématographique, je le conçois, mais je me suis aperçue que cela manquait un peu d'approfondissement psychologique.

 

 

En conclusion, roman et adaptation s'avèrent parfaitement complémentaires ! Si vous vous intéressez aux parcours de femmes, aux histoires touchantes ou même aux arts du tissu,  je vous recommande donc de vous procurer très vite les deux !

 

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