Dimanche 3 octobre 2010 à 15:27

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Un enfant de l'amour est l'incarnation du roman qui génère en moi des attentes considérables. Ce sentiment est lié à plusieurs facteurs : le premier est qu'il s'agit d'une recommandation de ma maman, et (vous le savez désormais) elle ne se trompe jamais. De plus, la couverture annonce fièrement que l'auteur a remporté le Prix Nobel de littérature en 2007, gage de qualité presque aussi fiable que le premier. 


Le bouquin compte moins de 200 pages, je l'imagine donc allant à l'essentiel, sans lourdeurs, ni fioritures inutiles.  Voyons si mes espoirs ont été déçus ou non !



Durant l'été 1939, le jeune James Reid, passionné de poésie, est appelé au combat. Lors d'une escale au Cap, il rencontre Daphné, une épouse de militaire, dont il tombe follement amoureux. Quelques mois plus tard, il apprend que de cette union est né un enfant. Dès lors, James fera tout ce qui est en son pouvoir pour rencontrer son fils.



Vous l'aurez compris, voici donc un nouveau roman de guerre à ajouter à ma collection... Mais celui-ci occupe indéniablement une place à part. Un enfant de l'amour m'a littéralement transportée. Si la première partie, qui se déroule avant l'escale africaine, m'a d'abord paru un peu longue (vite, vite l'histoire d'amour!), elle permet en réalité de faire réellement connaissance avec James, de découvrir ses racines, ses rencontres, ce qui l'amène à devenir cet adulte intelligent, fort et rêveur. Les pages consacrées à la traversée en bateau sont extrêmement vivantes et m'ont marquée au point que j'avais l'impression d'être moi aussi montée à bord. 

 


La rencontre de James et Daphne se produit lors d'un arrêt bienvenu au Cap. Menant tous deux une existence qu'ils n'ont pas véritablement choisie, ils voient en l'autre le symbole du changement de vie qu'ils attendaient depuis longtemps. Leur rapprochement s'opère dès lors naturellement, sans grande déclaration ni preuve d'amour sensationnelle. Leur histoire naît comme une évidence.


Cette parenthèse africaine doit pourtant prendre fin et James reprend la mer vers à destination de l'Inde. La suite du roman nous dévoile la guerre sous un jour original, celui de l'ennui. Les soldats condamnés à l'inactivité la plus totale prennent leur mal en patience, et quand la nostalgie l'emporte, le désespoir et la folie ne sont jamais loin.  


 
En conclusion, je vais désormais remplir ma bibliothèque d'ouvrages de Doris Lessing, dont l'écriture et les personnages m'ont enchantée. Je vous recommande chaudement Un enfant de l'amour, à lire d'une traite, en écoutant un album des Andrews Sisters !


 



 

Lundi 27 septembre 2010 à 9:38

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Au terme de près d'un mois sans compte-rendu de lecture (je vous le disais, ma vie est dingue, d'autant que je suis entrée dans la vie active), je vous propose ce matin ma note consacrée au second tome de la série Dakota de Debbie Macomber. Pour cette suite, l'auteur se centre sur la meilleure amie de Lindsay, héroïne du premier volume, et son installation à Buffalo Valley. 



Venue au mariage de sa meilleure amie Lindsay à Buffalo Valley, Maddy Washburn décide, comme cette dernière, de s'installer dans la petite ville. Une fois de plus, les habitants voient avec surprise une jeune femme ravissante et dynamique rejoindre leur paisible communauté. Ils ignorent que Maddy a le coeur déchiré par ses expériences du passé... Mais lorsqu'elle rencontre par hasard Jeb Mc Kenna, qui vit replié sur ses terres, Maddy est touchée par cet homme que la vie a profondément blessé et sait qu'elle seule pourra lui redonner courage et confiance dans l'avenir.



Cela sonne comme une overdose d'eau de rose ? Et bien, c'est presque le cas ! Il est entendu que lorsqu'on ouvre un best seller Harlequin signé d'une reine de la littérature sentimale Outre-Atlantique, on ne s'attend pas à découvrir l'infinie complexité des émotions humaines. Le dénouement est forcément prévisible et l'amour avec un grand A l'emporte immanquablement en fin de compte... Mais tout de même, j'ai regretté un manque de nuance dans cette suite : cette débauche de mariages, ces déchirements qui se règlent en un regard énamouré, tout cela m'a paru trop facile. 


Pour le reste, sans entrer dans de trop nombreux détails, Dakota Home est une lecture agréable, reposante et dépaysante. J'ai pris plaisir à voir cette petite ville de l'Amérique profonde reprendre vie peu à peu, je crois d'ailleurs qu'elle est le personnage dont le parcours m'a le plus intéressée au cours de ces 400 pages. Car, contrairement à l'impression que m'avait laissée le tome 1, j'ai trouvé que l'évolution des protagonistes manquait sensiblement de profondeur.


L'héroïne, Maddy, offrait pourtant de jolies perspectives et j'aurais aimé que l'on développe davantage son attachement à son commerce et la façon dont elle transforme cette épicerie moribonde en une boutique vivante et appréciée de toute une communauté. La description de la situation professionnelle de Lindsay était, à cet égard, bien plus réussie dans le volume précédent. 



En conclusion, Dakota Home est un roman sympathique, léger et relaxant. L'évasion qu'il nous procure éclipserait presque son manque de subtilité... Je n'abandonne donc pas cette saga et je compte sur le dernier volet pour me réconcilier avec Miss Macomber !

 

Mardi 31 août 2010 à 18:04

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Roses à crédit est un roman que j'ai découvert suite à la recommandation plus qu'enthousiaste de ma maman. Ses conseils littéraires valant leur pesant d'or, je n'ai pas hésité à me plonger sans plus attendre dans la prose de Madame Louis Aragon... 



La nature a beaucoup donné à Martine, les hommes peu. Elle est belle, elle a le rare don d'aimer. Mais à notre âge de nylon, elle est venue au monde dans des conditions de l'âge de pierre. Aussi le confort moderne, le cosy-corner, seront-ils son premier idéal, et le métier de manucure parmi les miroirs et les parfums d'un salon de coiffure suffit à ses rêves de beauté. Elle est en cela semblable à des millions d'êtres.

Daniel Donelle, l'amour de Martine, est déjà au-delà de cet idéal électroménager. Rosiériste ; touché par l'aile de la science, il rêve à un rose nouvelle qui aurait la forme de la rose moderne, et le parfum inégalable de la rose ancienne.

Un jour, Daniel créera la rose parfumée Martine Donelle, mais elle ne sera plus un hommage qu'à la souffrance. 




Ma première remarque suite à cette lecture concerne la thématique centrale du roman : la société moderne. Martine est avide de jolis objets et profite jusqu'à l'abus des opportunités de son temps et des tristement célèbres "facilités de paiement", tandis que Daniel occupe une position plus intermédiaire, avant-gardiste au sein de sa science, conservateur dans le domaine des goûts.  

L'auteur traite de la question du progrès et de la façon dont on peut s'en emparer, pour le meilleur comme pour le pire. Ce propos, d'une actualité saisissante, nous ferait presque oublier que Roses à crédit a été publié en 1959 !


J'ai particulièrement apprécié la façon dont Elsa Triolet conçoit le personnage de Martine. Si son univers se limite aux produits de beauté et aux meubles en kit et que ses sujets de conversation demeurent irrévocablement superficiels, Martine est cependant loin d'être écervelée. Elle possède au contraire une intelligence certaine qui lui permet de tout mettre en oeuvre pour parvenir à ses fins.


Par ailleurs, sa soif de beauté et de propreté n'est pas qu'une lubie, elle trouve son origine dans les conditions de vie déplorables qui étaient les siennes jusqu'à l'adolescence. En plus d'être un personnage nuancé, Martine est donc une héroïne touchante... bien que souvent exaspérante !


L'issue de cette histoire est à la hauteur de la vie de Martine : théâtrale, dramatique, inéluctable. Une leçon doit être tirée, et l'on ressent alors réellement la dimension critique de l'ouvrage, qui selon moi s'attaque cependant davantage à la société de consommation qu'aux consommateurs eux-mêmes. 

 


Pour toutes ces raisons, je recommande mille fois Roses à crédit qui développe avec beaucoup de subtilité un personnage d'irrésistible acheteuse compulsive... près de cinquante ans avant Sophie Kinsella et son accro du shopping !

 

 

Lundi 23 août 2010 à 11:00

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Comme Camille, l'héroïne qui reçoit alors qu'elle ne s'y attendait pas des lettres particulièrement mystérieuses, j'ai eu la chance de voir arriver dans le courrier une grande enveloppe contenant ce livre encore introuvable en librairie. L'auteur souhaitait me le faire parvenir, ce qui ne m'arrive pas tous les jours, et c'est donc avec un a priori franchement positif que j'ai commencé cette lecture. Pourtant, l'enthousiasme que je vais tâcher d'insuffler à cet article n'a rien d'artificiel : en effet, j'ai sincèrement adoré ce roman !



Au milieu des mots de condoléances qu'elle reçoit à la mort de sa mère, Camille découvre une étrange lettre envoyée par un expéditeur inconnu.

Elle croit à une erreur mais, les semaines suivantes, une nouvelle lettre arrive, tissant le roman de deux amours impossibles, de quatre destins brisés.

Peu à peu, Camille comprend que cette correspondance recèle un terrible secret qui la concerne.

Machination diabolique sur fond de Seconde Guerre mondiale, ce roman mêle récit historique et suspens psyhologique dans un scénario implacable.




Il m'apparaît assez ardu de vous faire part de tout ce que j'ai aimé sans trop en dire quant à l'intrigue. Alors je vais rester en territoire sûr : la première chose qui m'a plue est la construction du roman. Celle qui apparaît d'emblée comme le personnage principal, Camille, se voit secondée par trois autres narrateurs dans des récits enchâssés réellement passionnants. En plus de la police qui est modifiée lors de ces interventions (qui prennent parfois largement le dessus sur l'histoire de Camille), on ressent une subtile nuance dans le style qui nous permet d'être véritablement immergés dans l'univers dépeint - celui des années 30 et 40. 


Ce dernier élément m'offre une transition toute trouvée vers la question de l'écriture d'Hélène Grémillon. J'ai apprécié son style, qui est à la fois épuré et imagé, brut et féminin. J'ai apprécié la façon dont elle joue sur les mots, sans lourdeur. 


Enfin, le plus important à mes yeux reste l'intrigue. Sans être à proprement parler révolutionnaire, la découverte des origines qu'entreprend Camille malgré elle est amenée progressivement, au compte-goutte, par l'intermédiaire des lettres de Louis. Mais une fois que le voile commence à se lever, je me suis retrouvée bien incapable de refermer le livre ! J'ai aimé découvrir les deux, ou plutôt les trois côtés de l'histoire, et j'ai apprécié que l'auteur ne cherche pas à trancher en favorisant une version plutôt qu'une autre, malgré leurs divergences évidentes.


 
En conclusion, Le confident est un premier roman prometteur, accrocheur et intelligent, qui se lit en quelques heures à peine ! Je vous recommande de vous ruer dessus dès sa sortie, le 26 août !


 
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Merci à Hélène Grémillon et à Jennyfer
 Soulat des Editions Plon pour ce cadeau !

 

Vendredi 20 août 2010 à 9:32

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C'est avec un peu de tristesse que je poste cette note : en effet, je viens de terminer la lecture du tome III de Lili Klondike.. Et je sais qu'il n'y aura pas de quatrième volume à ces aventures qui m'ont enchantée. Il semble bien que je sois en train de devenir une vraie lectrice sentimentale, même si je suis persuadée de ne pas être la seule à avoir éprouvé quelques difficultés à abandonner le Yukon et ses héroïnes uniques en leur genre !  

 

Juin 1898. La ruée vers l'or dure depuis un an et ce sont plus de quarante mille personnes qui peuplent désormais le nouveau territoire du Yukon. Après une série d'aventures, Rosalie et Liliane ont atteint le Klondike le coeur rempli d'espoir. Loin d'être pavées d'or, cependant, les rues de Dawson sont semées d'embûches.



En me plongeant dans ces pages, j'ai eu le bonheur de retrouver tous les éléments qui me plaisent tant dans cette saga : péripéties, dangers, rebondissements en séries ... Cependant, ce tome conclusif est sans conteste le plus sombre de la série. 

Ce qui nous semblait assuré dans le volume précédent se voit remis en question voire balayé d'un revers de main, et l'on s'aperçoit plus que jamais que l'univers du Klondike se caractérise avant toute chose par son extrême instabilité. 

Par ailleurs, c'est le côté obscur de chaque personnage qui nous est cette fois dévoilé. Même les deux Lili se révèlent de moins en moins irréprochables, leur soif de fortune les rendant prêtes à tout... ou presque !  Alors que Rosalie se retrouve actrice, Liliane s'avère une femme d'affaires redoutable, et lorsque que l'or s'ammoncelle, les réputations sont de plus en plus difficiles à préserver. Loin de me décevoir, ce développement de l'histoire m'a paru interpellant et réaliste. 

Sans trop en dire, je préciserai simplement que la fin de la série se situe dans cette lignée. Comme je vous le disais, je dois être devenue gravement fleur bleue car j'espérais un vrai happy end. Mais j'ai eu tort de souhaiter une issue hollywoodienne car, dans le Yukon, toutes les histoires ne finissent pas bien et la ruée vers l'or n'a d'idylliques que les espoirs que l'on place en elle.  


En conclusion, je ne peux que vous recommander cette superbe trilogie, bien écrite, richement documentée, et incroyablement addictive ! 

 

Merci à Sophie Méley-Daoust et Julie Turcot
(VLB éditeur w l’Hexagone wTypo) 
de m'avoir si gentiment offert ce troisième tome !




 

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