Dimanche 20 juin 2010 à 9:21

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Le début de la fin est le cinquième tome des aventures de Thursday Next, la détective littéraire créée par le génialissime Jasper Fforde. Rédiger ce compte-rendu de lecture est un exercice particulièrement difficile : comment faire part de mes impressions, comment donner envie de découvrir cet univers sans trop en dire ? Afin d'éviter les insupportables spoilers, je choisis donc de rester dans les grandes, grandes lignes de l'histoire... aussi frustrant que cela puisse paraître pour la lectrice passionnée que je suis !


Si je devais résumer les qualités de cette série de romans, je citerais l'originalité, la cohérence, l'humour, et l'intelligence. En ce qui concerne l'aspect original de ces livres, la lecture de la quatrième de couverture du premier volume en dit déjà beaucoup :


Dans le monde de Thursday Next, la littérature fait quasiment office de religion. A tel point qu'une brigade spéciale a dû être créée pour s'occuper d'affaires aussi essentielles que traquer les plagiats, découvrir la paternité des pièces de Shakespeare ou arrêter les revendeurs de faux manuscrits. Mais quand on a un père capable de traverser le temps et un oncle à l'origine des plus folles inventions, on a parfois envie d'un peu plus d'aventure. Alors, lorsque Jane Eyre, l'héroïne du livre fétiche de Thursday, est kidnappée par Achéron Hadès, incarnation du mal en personne, la jeune détective décide de prendre les choses en main et de tout tenter pour sauver le roman de Charlotte Brontë d'une fin certaine...


Un livre qui parle des livres, mais d'une façon tellement nouvelle ! Jasper Fforde joue sur tous les codes de la littérature et de l'édition, nous fait découvrir un envers du décor surprenant, bref, il dépoussière les classiques qu'il semble bel et bien connaître sur le bout des doigts. La difficulté de cette lecture réside peut-être dans ce dernier point : si, comme moi, vous ne saisissez pas toutes les références, vous éprouverez peut-être quelque difficulté à en faire abstraction durant les premières pages... Mais une fois que l'on s'aperçoit que ces clins d'oeil érudits ne sont pas indispensables à la compréhension de l'intrigue, on parvient à les décoder plus rapidement. Et ces brefs instants de perplexité finissent par nous donner envie de découvrir ces romans que l'on ne connaît souvent que de nom !

 


Pour ce qui est de la cohérence, elle s'avère bien nécessaire au sein de cet univers complètement barré, archi-complexe, où même le temps n'est pas un repère stable. Maintenir tout cela en place, sans contresens, sans oubli, sur près de 2500 pages (en comptant, rassurez-vous, les cinq volets que compte actuellement la saga) force le respect et permet au lecteur d'être véritablement plongé dans la narration. Franchement, je me dis qu'il faut être sacrément doué pour réussir un tel défi ! 


Et ce qui fait, justement, le génie de l'auteur, c'est de réussir à nous planter un tel décor sans tomber dans un récit de science-fiction obscur et incompréhensible : bien au contraire, le ton est léger et surtout, franchement drôle. La pire des catastrophes possède toujours une dimension comique ou ironique, et nous pouvons faire confiance à Thursday pour sauver sa peau, les livres, voire la planète entière de toutes les situations apocalyptiques auxquelles elle se retrouve confrontée.


Car l'intelligence de Jasper Fforde s'étend également à la création de personnage complètement hors-normes, mais tous héroïques à leur manière. Mes préférés sont sans doute Landen, le grand amour de l'héroïne, écrivain unijambiste plein d'esprit,  Mycroft, son oncle inventeur de génie, ou encore l'hilarante Pickwick, dodo de compagnie sans ailes mais avec beaucoup de caractère !

 


Pour toutes ces raisons (et tant d'autres), cette série est pour moi un must-read absolu ! Les cinq tomes sont sortis en Poche, alors vous ne risquez pas grand chose en vous offrant le premier volume (vous l'avez bien mérité)... Cependant, soyez prévenus : les probabilités sont fortes pour que vous vous retrouviez irrésistiblement captivé au point de ne plus vouloir quitter Swindon et le monde des livres !

 

Vendredi 18 juin 2010 à 14:36

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Je poste ce petit article pour m'excuser de la rareté des mises à jour. Pour tout vous dire, je suis absorbée par ma lecture du Début de la fin, cinquième tome des aventures de Thursday Next par Jasper Fforde. Le bouquin compte très exactement 499 pages, et j'ai beau dépasser la centaine par jour, il me faut tout de même un peu de temps pour le terminer !

Cela dit, mon avis sur la série est prévu pour ce week-end, et j'enchaînerai avec la lecture très attendue du dernier roman offert par Blog-o-Book... Je n'en dis pas plus !

A très bientôt !

 


 
 

Dimanche 13 juin 2010 à 15:34

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J'avoue, je suis une victime du marketing : si j'ai acheté En des lieux désolés, c'est à cause de son adorable couverture et de son résumé plus qu'alléchant. L'intrigue policière au sein d'une petite ville me faisait penser aux romans d'Agatha Christie, et j'avais hâte de me plonger dans l'univers qui m'était promis... Mais est-ce que le contenu fut à la hauteur du packaging ? A voir!

 

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Pour un mannequin en quête de célébrité, figurer en page trois du Sun
 peut faire office de tremplin pour la gloire. N'est-ce pas sur cette
célèbre planche que s'étale leur vérité... toute nue ?

Mais les stars le savent bien, le vedettariat n'entraîne pas que des
avantages. Gail Latimer, faisant fi des conseils de prudence de ses
proches, a exposé ses charmes aux yeux de tous.

C'est hélas à la seule vue du médecin légiste qu'elle dévoile
son cou marbré de bleu.

L'admirateur qui l'attendait dans le sous-bois près de son domicile a
également étranglé deux autres jeunes femmes dont le plus grave
défaut était sans doute une beauté... sans défauts.

 



En des lieux désolés me laisse une impression quelque peu mitigée. Ce roman présente des qualités évidentes qui en font une lecture agréable, mais je n'ai pas éprouvé le coup de coeur attendu. 


Ce que j'ai apprécié, c'est la cohérence de l'enquête : je n'ai deviné le coupable qu'à la dernière minute, alors que plusieurs éléments de réponses étaient habilement disitillés au gré des chapitres. Les personnages principaux comme Morrissey, le perfectionniste à l'intuition inimitable, Barrett, le séducteur malchanceux ainsi que le sensible Icks, sont intéressants mais mériteraient un développement plus fouillé. Comme il s'agit d'une série de romans, je pense que cet approfondissement pourrait se voir concrétisé au fil des tomes.  


Le style de l'auteur ne m'a pas paru hors du commun, je serais d'ailleurs incapable de lui attribuer des qualificatifs précis... J'ai même été déçue, car la lecture de la quatrième de couverture annonçait un ton vif et ironique que je n'ai pas retrouvé une fois le roman ouvert ! Ceci dit, l'écriture était fluide et ma lecture fut tout sauf laborieuse, puisque j'ai terminé En des lieux désolés en à peine quelques heures. 

 

 

Ma dernière remarque concerne la ressemblance avec l'oeuvre d'Agatha Christie : hormis l'enquête policière au sein d'un monde clos, la comparaison ne s'est pas vérifiée. Ce que j'apprécie chez Christie, c'est cette évocation sans pareil d'une atmosphère à part, d'un milieu précis, d'une époque bien particulière. Pour moi, c'est malheureusement ce qui manque au livre de Kay Mitchell. Si j'ai bel et bien accroché à l'évolution de l'investigation policière, j'ai regretté de ne pas avoir été embarquée dans un univers mieux défini.



En conclusion, j'ai aimé cette lecture divertissante et bien construite, et je me plongerai sans nul doute l'autre volume des aventures de Morissey qui m'attend déjà sur mon étagère. Je n'en espèrerai plus un Agatha Christie bis, mais j'en attendrai avant tout une découverte plus avancée de la personnalité des personnages récurrents. 

 
 

Samedi 12 juin 2010 à 15:17

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<< Elle a oublié de rendre un livre à la bibliothèque, une fois. Et elle se sentait tellement coupable qu'elle s'est interdite de sortie elle-même. Peux-tu imaginer la scène ? Elle était là, assise dans sa chambre à coucher, à me répéter "Maintenant, personne d'autre ne pourra lire l'Iliade cette semaine à cause de moi". >>

 
Lorelai Gilmore.



Vendredi 11 juin 2010 à 19:11

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Papier Machine est le second roman que je reçois grâce à la formidable plateforme Blog-O-Book, et une fois de plus, la magie a opéré ! Ce livre, qui ne dépasse pas les 200 pages, m'a véritablement captivée.


Elle doit apprendre à sa fille la mort de son père, dont elle est séparée depuis des années. 
Si lui a disparu, son emprise sur elle n’en est que plus forte. Ce qu’ils ont vécu, leur histoire,
elle va l’écrire. Elle transformera cet homme en personnage de papier pour reprendre le
contrôle.

En accouchant de sa propre histoire, la narratrice explore la question de l’écriture
et la nécessité de composerà la fois avec son art et sa vie.



Le premier atout de Papier Machine est sa narratrice, infirmière malgré elle, écrivain de coeur, que j'ai trouvée particulièrement attachante. Elle met tout en oeuvre pour combiner ses différentes missions quotidiennes : à la fois épouse, maman, amie, employée, créatrice, et femme à part entière, sa recherche d'équilibre, on s'en doute, s'avère tout sauf évidente.


J'ai été touchée par son histoire d'amour avec Antoine, un personnage ambigü des plus fascinants : d'humeur changeante, il passe sans transition de l'enthousiasme débordant à la noirceur la plus totale. En tant qu'écrivain sujet à l'angoisse de la page blanche, il ne parvient pas à assumer les succès littéraires de son épouse et entre dans un processus de destruction, seule échappatoire à son mal-être... Comme le dit l'auteur sur son blog (renseigné en fin d'article), ce qui les avait réuni finira donc par les séparer à tout jamais.


Le livre débute alors que notre héroïne, depuis divorcée, doit annoncer à sa fille adolescente le décès de son père. Lors de l'enterrement, la narratrice découvre la vie secrète d'Antoine, et s'en suit une construction narrative suprenante mais toujours compréhensible, qui retrace leur rencontre, leurs moments heureux et ceux moins heureux des derniers mois de leur union... 
 



La thématique de l'écriture, salvatrice pour l'héroïne, dévastatrice pour son compagnon, avec tous les risques qu'elle comporte, m'a beaucoup intéressée. Je n'ai pas pu m'empêcher de m'interroger sur la part autobiographique de ce roman, surtout lorsque l'on prend en considération les similitudes entre le parcours de l'auteur et celui de son personnage.  


Mon seul regret tient dans la fin de l'ouvrage: sans rien vous en révéler, je dirais simplement que j'aurais aimé rejoindre le moment de départ du flash back (alors que Tali a une quinzaine d'années), afin de pouvoir véritablement boucler la boucle. Sans que cela n'entache les nombreuses qualités du roman, je dois tout de même avouer que je suis restée sur ma faim !



En conclusion, je recommande ce livre aux amateurs ...

-  de livres sur les livres
-  de romans français contemporains
-  de Joanne Harris et de Chocolat (pour la beauté de la relation mère-fille que l'on retrouve ici)


 

 

Mille mercis à Blog-o-Book et aux éditions Héloïse d'Ormesson pour
cette découverte littéraire !

Vous trouverez le blog de Corinne Roche en cliquant 
ici !

 

 

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