Daisy, jeune new-yorkaise de quinze ans, débarque au printemps chez des cousins qu'elle n'a jamais rencontrés et qui vivent dans la campagne anglaise. Elle y découvre un univers bien différent de Big Apple, rythmé par les travaux de la ferme, les escapades à la rivière et marqué par des liens fraternels qu'elle ignorait jusqu'alors.
Mais ce monde idyllique est bouleversé lorsqu'un attentat de grande ampleur sème la panique à Londres. La tante de Daisy, immobilisée à l'autre bout du continent, ne peut pas rentrer à la maison et les cousins vont devoir s'organiser dans un climat de guerre incertain et inquiétant.
Au moment où je vous écris, cela fait une nuit que j'ai terminé ce roman et j'en ai déjà ouvert un autre, pourtant, j'ai toujours l'impression d'appartenir à l'univers dépeint par l'auteur. Je ne sais pas ce que cela signifie pour vous, mais à mes yeux, c'est la preuve imparable d'un livre sacrément réussi !
Ce qui participe à cette dimension immersive est sans conteste le décor planté par Meg Rosoff. C'est un élément dont je parle somme toute assez peu dans mes notes de lecture, mais dans ce cas précis, il s'impose de lui-même. D'une part, la description de la campagne anglaise, de ses fleurs, ses arbres, ses parfums, ses couleurs, m'a envoûtée. Sans lourdeur, l'auteur nous offre une réelle évasion au coeur d'une nature foisonnante et féerique.
Dans un second temps, c'est l'atmosphère générale qui m'a interpellée, puisque l'histoire est contemporaine (l'héroïne a un téléphone portable, elle envoie des e-mails...) mais se déroule en temps de guerre. Cette situation politique atteint d'autant plus le lecteur qu'elle est vue à travers les yeux d'une adolescente venue d'un autre pays et qui ne comprend pas les tenants et les aboutissants du conflit. Comme Daisy, on se sent dès lors pris au piège et on se méfie de tout et de tous.
J'ai beaucoup apprécié le style de l'auteur, la façon dont s'exprime la narratrice : avec son langage imagé, ses jeux sur les mots et autres appartés, elle apporte une certaine légèreté au récit. Nous lisons ses moindres pensées, ce qui la rend proche et attachante. Hormis Daisy, je suis également tombée amoureuse de chacun de ses cousins : Ogbert, l'aîné et le plus discret, mais aussi et surtout l'énigmatique Edmond, le sensible Isaac et l'adorable Piper.
L'histoire n'est pas bien longue, à peine plus de 200 pages, mais j'y ai trouvé une densité narrative et émotionnelle rare. Je ne peux dès lors que conseiller How I live now (Maintenant c'est ma vie, en français), un roman qui ne laissera ni les lecteurs adolescents, ni les lecteurs adultes indifférents.